En 1884, quarante familles aveyronnaises arrivent dans la Pampa argentine pour prendre possession de leurs lots de terre acquis par contrat en France. En 1974, des universitaires de Toulouse sont venus sur place pour étudier cette colonie aveyronnaise. De nombreux documents permettent d'en reconstituer l'histoire. ©Electre 2024

Le 4 décembre 1884, 40 familles aveyronnaises arrivent dans la Pampa argentine au lieu-dit Pigüé, pour prendre possession de leurs lots de terre à blé acquis par contrat en France quelques mois auparavant. La fondation de la "colonie" rouergate de Pigüé est due à l'initiative de Clément Cabanettes et au dynamisme de François Issaly, tous deux Aveyronnais bon teint qui se sont chargés du recrutement et de l'installation de leurs compatriotes dans ce fin fond de l'Amérique.

Venues de Gabriac, d'Espalion, de Saint-Félix-de-Lunel, de Nauviale, d'Arvieu, de Naucelle, etc., les familles Girou, Issaly, Gay, Lacombe, Viala, Soulages, Bras, et plus tard celles de Savy, Crozes, Ginestet, Pomiès, etc., découvrent ce pays qui va devenir le leur et qui ressemble tant à "Aubrac en Juillet". Insolite en un tel lieu, l'occitan rouergat va résonner longtemps dans cette plaine argentine naguère sillonnée par les tribus des indiens pampas.

En août 1974, puis à nouveau en 1991, pour une mise à jour de l'ouvrage, une équipe de Toulouse-Le Mirail est venue sur place pour étudier cette "colonie" aveyronnaise. Des documents de toutes sortes, les témoignages et les souvenirs des habitants les plus anciens ont permis de reconstituer la vie de ces Aveyronnais de la Pampa qui restent souvent fidèles à leurs origines rouergates : les difficultés initiales surmontées au prix d'un énorme courage, la prospérité qui est venue couronner tant de ténacité, l'adaptation progressive à la vie argentine, la formation et l'évolution des familles rouergates qui restèrent longtemps soudées entre elles... Et surtout le culte du souvenir que portent encore à la France et au Rouergue les descendants des fondateurs de Pigüé. Rares sont les Aveyronnais et les Occitans d'aujourd'hui qui ne reconnaîtront pas dans les noms familiers cités dans cet ouvrage, un ascendant, un allié, un ami...