Suite à une campagne de fouilles menée en 1994 sur le site des Maîtreaux, à Bossay-sur-Claise, l'idée est venue de faire un bilan des avancées de la recherche sur le solutréen pour réactualiser les données présentées dans l'ouvrage publié par P. Smith en 1966. ©Electre 2024

Invariablement, les mêmes images illustrent les manuels évoquant la période du Paléolithique supérieur : le « cheval chinois » de Lascaux pour l'art pariétal, la Vénus de Brassempouy ou le « bison se léchant » de la Madeleine pour l'art mobilier et une feuille de laurier de Volgu pour l'industrie lithique. Ainsi, cet objet de pierre taillée solutréen se trouve associé aux plus grands chefs-d'oeuvre du Paléolithique.

Définir la culture solutréenne seulement par l'extraordinaire maîtrise de la taille du silex serait extrêmement réducteur. Se développant au sud-ouest de l'Europe lors de la dernière extension maximale des glaciers, les groupes humains solutréens partagent une même complexité des savoir-faire mis en oeuvre pour produire l'outillage en pierre qui permet d'approcher au mieux la question de l'identité culturelle et de l'adaptation à des environnements distincts.

Organiser une rencontre scientifique faisant le bilan des avancées de la recherche sur le Solutréen est une idée qui est apparue à la fin de la campagne de fouilles menées depuis 1994, sur le site des Maîtreaux à Bossay-sur-Claise (Indre-et-Loire), avant de prendre définitivement forme en 2006, lors de l'une des sessions de travail sur la technologie lithique solutréenne. Si l'ouvrage de Philip Smith, « Le Solutréen en France » nous apparaissait comme une référence incontestable par la quantité d'informations contenues et les voies de recherche proposées, aucune nouvelle synthèse n'a vu le jour depuis sa publication en 1966, malgré de nouvelles fouilles et nombre de travaux récents. Afin de mieux appréhender toutes les facettes du Solutréen, nous avons souhaité étendre nos discussions à d'autres catégories de vestiges que lithiques et à l'ensemble de son aire de répartition, c'est-à-dire d'élargir le cadre géographique de la thèse de Smith à la Péninsule Ibérique. Le colloque intitulé : « Le Solutréen... 40 ans après Smith'66 », s'est tenu à Preuilly-sur-Claise du 28 octobre au 1^er novembre 2007. Par le fait qu'il résulte d'une recherche initiée en Touraine du sud, secteur considéré comme marginal par Smith, à l'instar d'autres qui livrent, peu à peu, de nouveaux vestiges solutréens, nous espérons que ce bilan aura ouvert de nouvelles voies et espaces de recherche, tout en ayant fait connaître la richesse du patrimoine préhistorique de cette région.