Les fouilles réalisées de 1995 à 1998 en préalable à la mise en valeur du Temple de Mars au Haut-Bécherel en Corseul ont permis une nouvelle lecture de ce monument périurbain. L'examen des structures, des stratigraphies et de la topographie conduit à s'interroger sur les choix ayant présidé à son édification et débouche sur une restitution architecturale qui en souligne les traits originaux. ©Electre 2024

Archéologiques 3

Les fouilles réalisées de 1995 à 1998, en préalable à la mise en valeur du « Temple de Mars » au Haut-Bécherel en Corseul, ont permis une nouvelle lecture de ce monument périurbain d'un hectare de superficie, qui n'avait fait l'objet d'aucune étude approfondie depuis les fouilles d'Émile Fornier en 1869. L'examen des structures, des stratigraphies et de la topographie conduit à s'interroger sur les choix ayant présidé à l'édification ex-nihilo du sanctuaire en ce lieu, et débouche sur une restitution architecturale soulignant les traits originaux d'un sanctuaire qui se rattache à une série architecturale bien caractérisée, remontant à l'époque hellénistique, mais dont la composante la mieux connue est le Templum Pacis de Vespasien. Faute, de documents iconographiques ou épigraphiques, seule l'analyse des architectures et de l'articulation des différents espaces, prolongée par une démarche comparative, pouvait fournir des indications sur la fonction des différentes parties du sanctuaire et sur le fonctionnement de celui-ci. L'érection de ce probable sanctuaire poliade des Coriosolites - dans lequel il faut sans doute reconnaître le Fanum Martis de la table de Peutinger - s'insère dans un mouvement de monumentalisation initié à partir du milieu du I^e siècle de notre ère, et constitue le signe tangible d'une redéfinition des rapports de la communauté civique avec ses dieux.

Archaeological excavations conducted between 1995 and 1998 before a presentation to the public of the so-called Temple of Mars, at Le Haut-Bécherel, near Corseul, have led to a new interpretation of this suburban monument, on which no comprehensive study had been attempted since the primary excavations by Fornier in 1869.

The close examination of the architectural structures, of stratigraphy and topography leads to the question why an entirely new sanctuary was built at this place and results in an architectural restitution that emphasizes the original characteristics of a sanctuary that belongs to an architectural series which goes back to the Hellenistic period but whose most famous component is Vespasians's Temple of Peace.

In the absence of any epigraphic or figured document, only the analysis of the architectures and of the way the different spaces articulate one to each other could - prolonged by a comparative study - provide information on the function of the different parts of the monument and on the way he was used.

The building of what is certainly the civic sanctuary of the Coriosolitae - the Fanum Martis of the Tabula Peutingeriana - takes place in a monumentalizing process which begun in the mid first century A.D. and proves the redefinition of the relationship between the civic community and its gods.