Ce voyage au coeur du Tarn fait le point sur les liens qui unissent intimement l'homme et la pierre durant la période néolithique dont la hache est devenue l'emblème. Elle est le témoin des relations socio-économiques que les groupes établissaient entre eux et le symbole des croyances attachées à la pierre. Ces études permettent de comprendre les sources de notre culture. ©Electre 2024

Vouloir bâtir un projet de livre autour d'un seul et même thème, circonscrire celui-ci dans les limites d'un département, réunir près de quarante spécialistes, universitaires, chercheurs, bénévoles et les inviter à rendre un travail semblait être une gageure ou tout au moins un défi quelque peu risqué...

Pour prolonger l'exposition « Haches de pierre : au Néolithique, les premiers paysans du Tarn » qui s'est tenue du 26 octobre 2007 au 30 juin 2008 à Gaillac et à la Maison départementale forestière de Sivens puis à Castres et à Montrozier, il fallait bien ce docte aréopage pour synthétiser les connaissances de la Préhistoire du Tarn, des temps paléolithiques aux « révolutions » néolithiques et protohistoriques.

Une fois l'impulsion donnée, le projet dépassait largement le cadre de la lame polie. Ces « haches de pierre » du Tarn sont donc la trame de l'ouvrage ; des bifaces et des hachereaux que l'on nommait jadis « haches à main », jusqu'aux lames métalliques. Pour suivre le fil conducteur, il est nécessaire de se démarquer de l'analyse typologique, d'appréhender le contexte géologique du département, de comprendre les liens étroits qui unissaient ces premiers paysans, de les considérer dans leur biotope, sans omettre d'évoquer le monde souterrain qu'ils peuplaient parfois et celui de l'au-delà en lequel ils espéraient peut-être.

Que le lecteur professionnel ou amateur ne s'étonne pas de s'initier aux arcanes de la minéralogie, aux propriétés secrètes du frêne, aux prémisses de la guerre et même d'avoir à élargir son horizon au coeur de la France, vers la Bretagne et les Antilles précolombiennes. C'est bien ainsi que se comprend le rôle de la recherche archéologique : elle ne peut être que pluridisciplinaire et aborder toutes les sciences connexes jusqu'aux rivages les plus lointains, enrichissant ainsi son propos dans le faisceau des connaissances. Bonne lecture !