A travers les souvenirs d'enfance des auteurs, ce document restitue l'histoire de Strasbourg dans les années 1940 et 1950. ©Electre 2024

Souvenirs, souvenirs...

¤ Au marché de Noël de la place de Broglie, humer l'odeur du vin chaud auquel nous avions parfois le droit de goûter, puis saliver devant les grandes bassines de cuivre où des amandes grillées caramélisaient.

¤ Se baigner dans un affluent de l'III.

¤ Croire à la légende selon laquelle on avait crevé les yeux de l'horloger Conrad Dasypodius pour l'empêcher de reproduire ailleurs l'horloge astronomique de la cathédrale, avec son spectacle d'automates. Par vengeance, juste avant de mourir, il aurait fait cesser le chant du coq automate.

¤ Participer au carnaval de Strasbourg dont le roi Bim Bam était un emblème, avec ses chars et ses groupes de carnavaliers dont beaucoup étaient allemands, festivité qui prit fin en 1967.

¤ Sur la place de la Cathédrale, sentir le terrible courant d'air qu'on expliquait par la visite du diable, au Moyen Âge, resté pétrifié face à la statue du Christ, Depuis, son cheval noir, qui l'attendait à l'extérieur, tournerait inlassablement autour de la cathédrale,

¤ Dans les tramways de la ville, s'installer près du wattman pour le regarder manipuler sa manivelle. Il l'ouvrait pour faire avancer le véhicule, la ramenait vers lui pour le ralentir. Et faisait naître beaucoup de vocations.

¤ Déambuler dans la Fête de la bière au parc Léo Delibes de Schiltigheim, en automne. Sous un énorme chapiteau, tous les soirs, des animateurs locaux venaient amuser les nombreux buveurs de bière qui y avalaient des quantités pharaoniques de liquide ambré.

Grandir à Strasbourg dans les années 1940 et 1950

Nés à Strasbourg dans les années 1940, nous avons fait nos premiers pas dans une Alsace annexée, sous l'occupation allemande, puis nous avons été aux premières loges de la Libération. Tour à tour allemande et française, notre ville a été celle de la réconciliation entre les deux pays, entre autres grâce à l'action de Charles de Gaulle et de Konrad Adenauer. Pourtant, le temps n'est pas si loin où il fallait deux heures pour franchir la frontière.,.

Puis, nous vu arriver les Trente Glorieuses, le confort moderne et la société de consommation. Peu à peu, nous avons appris à profiter de la gastronomie et des traditions de notre région, et pris conscience du rôle important que notre ville jouait dans la construction européenne. Et amoureux de Strasbourg un jour ; nous le sommes toujours...

La ville de notre enfance est unique au monde ! Avec ce livre, retrouvez vos premières années dans le lieu qui vous a vu grandir.