L'ouvrage que nous présentons ici est le volume I de la trilogie d'Etienne Moreau-Nélaton intitulée Les Eglises de chez nous (arrondissement de Château-Thierry), dont la réédition s'imposait, près d'un siècle après sa première publication, compte tenu de sa qualité esthétique et historique. Rien de plus intemporel, cependant, que cette passion de la beauté architecturale qui anime l'auteur tout au long de ces pages d'iconographie et de notices descriptives consacrées aux églises, intérieur et extérieur, de 130 localités de l'arrondissement de Château-Thierry ; mais rien de plus actuel, en même temps, que le combat qu'il livre, en ce début du XX^e siècle, avant la Première Guerre mondiale, pour la pérennité du patrimoine archéologique de cette région qui fut le berceau de la France : il est certain que les lecteurs contemporains seront particulièrement sensibles à cet aspect de l'œuvre monumentale de l'historien d'art français.

Les localités concernées dans ce volume sont les suivantes : Armentières, Artonges, Azy, Barzy, Baulne, Belleau, Beuvardes, Bézu-le-Guéry, Bézu-Saint-Germain, Blesmes, Bonneil, Bonnes, Bouresches, Brasles, Brécy, Brumetz, Bruyères-sur-Fère, Bussiares, Celle(La), Celles-les-Condé, Chapelle-Monthodon(La), Chapelle-sur-Chézy(La), Charly, Charmel(Le), Chartèves, Château-Thierry, Chézy-en-Orxois, Chézy-sur-Marne, Chierry, Chouy, Cierges, Cohan, Coincy, Cointicourt, Condé-en-Brie, Connigis, Coulonges, Coupru.

A noter enfin que ce volume s'ouvre sur une préface de Moreau-Nélaton très intéressante, qui révèle aux lecteurs les motivations de l'écrivain (archéologue et photographe) qui l'ont conduit à réaliser cet ouvrage, ses préférences esthétiques en général et les réflexions qui sont les siennes à propos de l'art classique et des créations modernes et surtout (peut-être) cet élément indicible, entre Dieu et homme, qui préside toujours à la confection d'un chef-d'œuvre. Ce texte, écrit d'une plume alerte, est aussi nourri de références artistiques prestigieuses, d'anecdotes savoureuses sur les braves curés rencontrés par notre voyageur et de sévères mises en garde adressées à la «société moderne», curieusement indifférente ou résolument maladroite, quant à cette question essentielle de la conservation de nos édifices religieux.