Accompagne une exposition organisée par les villes de Blagnac et Colomiers, réunissant des oeuvres de neuf artistes marqués par l'exil républicain espagnol et installés dans la région de Toulouse : Antonio Alos, Hilarion Brugarolas, Manuel Camps-Vicens, Rodolf Fauria-Gort, Francisco Forcadell-Prat, Joan Jorda, Carlos Pradal, Josep Suau, Joaquim Vicens-Gironella. ©Electre 2024

Ce catalogue présente des artistes plasticiens issus de l'exil républicain espagnol qui ont vécu et travaillé à Toulouse et la région toulousaine, capitale de cette Espagne chassée par le franquisme.

Ce n'est certainement pas un hasard si aujourd'hui cette exposition est organisée par les villes de Blagnac et Colomiers. De même que ce ne fut certainement pas un hasard si le premier monument officiel dédié à la Retirada de 1939 et réalisé par le peintre et sculpteur Jordà, lui-même enfant de l'exode, fut inauguré en janvier 2002 à Toulouse, avec beaucoup d'émotion, en présence d'une foule importante où se mêlèrent les générations.

Ces manifestations sont le signe qu'il y a une reconnaissance officielle pour cette page de notre histoire qui a profondément marqué la Région Midi-Pyrénées et avec laquelle tant de familles ont un lien direct.

Pour aider à la compréhension de cet environnement, il nous a semblé instructif d'ouvrir les colonnes de ce catalogue aux «héritiers de cette geste», c'est-à-dire à des créateurs qui s'expriment dans d'autres domaines de l'art, et j'ai été frappé de voir à quel point les blessures de cette guerre civile espagnole ne sont pas encore cicatrisées.

Je connaissais l'exil de la terre, de la culture et la langue : j'ai découvert l'exil du cœur. Un exil qui semble se transmettre de génération en génération. Il suffit, pour s'en faire une idée, de lire les différents témoignages.

Plus qu'un catalogue d'exposition, cet ouvrage sera, je l'espère, une petite clef pour vous donner accès à un champ de création fertilisé par la souffrance des femmes et des hommes.

Este catálogo presenta a los artistas plásticos procedentes del exilio republicano español que han vivido y trabajado en Toulouse y en la región tolosana, capital de esta España expulsada por el franquismo. No es una casualidad si hoy esta exposición es organizada por las ciudades de Blagnac y Colomiers. De la misma manera que no fue una casualidad si el primer monumento oficial dedicado a la Retirada de 1939 y realizado por el pintor y escultor Jordà, él mismo hijo del éxodo, fuese inaugurado en enero del 2002 en Toulouse, con mucha emoción y en presencia de un gentio importante donde se mezclaron las generaciones.

Estas manifestaciones son el signo precursor de que hay un reconocimiento oficial de esta página de nuestra historia que tan profundamente ha marcado la región Midi-Pyrénées y con la cual tantas familias tienen un vinculo directo.

Para comprender mejor este contexto, nos ha parecido obvio que los «herederos de este cantar de gesta» tuvieran acceso a las columnas de este catálogo, me refiero a los creadores que se expresan en otras esferas del arte y me ha sorprendido ver hasta qué punto las heridas de esta guerra civil española todavia no han cicatrizado.

Yo conozco el exilio de la tierra, de la cultura y de la lengua ; he descubierto el exilio del corazón. Un exilio que parece transmitirse de generación en generación. Para hacerse una idea, basta con leer los diferentes testimonios.

Más que un catálogo de exposición, esta obra espero que sea, una pequeña clave para permitirles el acceso a un campo de creación fertilizado por el sufrimiento de mujeres y hombres.

José Jornet