Les Entreprises sociales pour l'habitat, qui regroupent 292 sociétés anonymes et fondations d'HLM, ont souhaité réaliser un travail de mémoire sur les opérations de renouvellement urbain qu'elles ont engagées et réalisées. Des photographes ont dressé un état des lieux de 12 sites amenés à être transformés ou en cours de rénovation, de Aulnay-sous-Bois à Vandoeuvre-lès-Nancy. ©Electre 2024

La création de l'Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine, en 2003, constitue un tournant de la politique de la ville en France au bénéfice des habitants des quartiers prioritaires.

Son ampleur en fait un programme inédit:

• 250 000 nouveaux logements locatifs sociaux,
• 400 000 réhabilités,
• 250 000 autres démolis,

sont prévus ainsi que des équipements publics et des aménagements urbains pour la période 2004-2011.

L'agence dispose de moyens exceptionnels: ses capacités de subventions pour les 5 premières années du programme s'élèvent à 5,25 milliards d'euros permettant, par son effet démultiplicateur, d'estimer les travaux engagés à 17 milliards d'euros sur 5 ans et à environ 30 milliards pour la durée du programme.

Son apport est de démultiplier les moyens, de fédérer tous les acteurs autour des collectivités locales et de concentrer les actions. Au plan opérationnel, en termes de méthode de travail et en tant que guichet unique, elle a permis de régler la mise en oeuvre des subventions des différents financeurs de façon coordonnée, donc plus efficace que par le passé.

Son action débouche sur un développement de l'intensité des requalifications de tous les quartiers situés en zone urbaine sensible. En particulier, l'arrivée de l'ANRU a été déterminante en matière d'espaces publics et d'équipements publics, d'activités et de commerces qui sont des axes majeurs de la recomposition des quartiers.

On a pu simultanément être beaucoup plus ambitieux sur le niveau de réalisation, comme le montrent les douze projets développés par les esh. Grâce aux moyens de l'ANRU, la «mixité sociale» a été bien développée, avec la création d'activités nouvelles et d'emplois, avec la possibilité également de reconstruire sur place et de bénéficier de l'apport de nouveaux promoteurs à travers les interventions de La Foncière Logement. Celle-ci sera définitivement gagnée à l'issue des travaux par le changement d'image de ces quartiers qui accueillent des équipements nouveaux: médiathèque à Vandoeuvre (Nancy), tramway à Lormont (Bordeaux), etc.

Les esh ont été à l'avant-garde du renouvellement urbain depuis plus de 15 ans: les sociétés ont toujours démoli des immeubles parce que c'est une action nécessaire d'urbanisme en rapport avec l'évolution des modes de vie, des attentes des habitants qu'elles veillent à satisfaire.

Aujourd'hui les entreprises sociales pour l'habitat sont présentes dans 3 projets sur 4 validés par l'Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine.

À travers le projet «Habitats en devenir», soutenu par l'ANRU, les esh ont souhaité témoigner sur la politique de rénovation urbaine menée en leur sein, en la plaçant sous le double objectif des professionnels et des habitants, tout en donnant la parole aux élus des 12 quartiers concernés.

Il faut souhaiter que cette politique ambitieuse puisse aller à son terme pour que tous les habitants concernés bénéficient de ce changement majeur de leur cadre de vie.