Le premier texte est une édition revue et mise à jour de Clara Schumann-Wieck 1819-1896 : l'envers d'un mythe (1987). Il retrace la dimension artistique de l'épouse de R. Schumann et est ici complété des dernières recherches concernant ses oeuvres. Le deuxième texte reprend et commente les notes et témoignages découverts au fur et à mesure de l'élaboration de l'étude publiée en 1987. ©Electre 2024

Monique WOHLWEND-SANCHIS

Dans "L'envers d'un mythe", ouvrage retraçant la dimension artistique de Clara Schumann-Wieck, nos recherches nous ont fait apparaître, relatives à Robert et Clara, certaines zones d'ombre occultées jusqu'à ce jour, même si distillées ici et là dans des revues spécialisées.
Une étude approfondie des grands problèmes les ayant concernés, d'après des textes originaux de première main, suivie pour chaque sujet d'une analyse critique, constitue l'essentiel de ces essais documentaires. La démarche fut longue et émouvante. Ces témoignages incontournables des personnages eux-mêmes et de leur entourage permettront-ils d'éclairer, quelque peu, le lecteur attaché à ce couple légendaire, dont la musique a été le trait d'union ?

Et si, de chacun on voulait cerner l'individualité, ne pourrait-on, partant du R de Robert, choisir les adjectifs suivants ?

Rustre : Fr.Wieck l'était ; tout en accentuant lui-même ce trait, c'était un homme droit, un honnête homme.
Rustique: Clara était en cela la digne fille de son père, et comme revêtue d'une carapace à toute épreuve, elle était entière, la vie lui laissant peu de temps pour la rêverie.
Romantique : Robert Schumann était en son for intérieur un romantique exacerbé, mais dans la vie courante un homme pragmatique ; il avait, en fait, une double personnalité.
Réservée : Ernestine le fut, elle n'eut qu'un second rôle, ne comptant pour rien, mais sachant s'effacer avec résignation, sans réaliser si ce fut pour son malheur ou pour son bonheur.
Robuste : J. Brahms l'était dans son aspect physique ; dans sa vie, comme dans sa musique, une force tranquille émanait de sa personne.
Raffiné : F. Mendelssohn le fut sans conteste ; il avait de la vie une conception noble et sans ambiguïté.
Royal : J. Joachim l'était comme violoniste et par sa fidélité en amitié.
Rayonnant : Fr. Liszt l'était dans sa personnalité: un feu d'artifice, que ce soit dans sa musique comme dans son engagement vis-à-vis d'autrui.