Un coup de coeur de Mollat
Partir en vacances avec ses parents lorsqu'on a 17 ans n'est pas forcément le projet le plus enthousiasmant que l'on puisse envisager. Prenant conscience que ses parents lui offrent le choix de ne pas parcourir les sentiers de grande randonnée corses sous un soleil de plomb en leur compagnie, Maxime saute sur l'occasion : cet été, ce sera le Kremlin ! Kremlin-Bicêtre précisément, chez sa grand-mère adorée, heureuse propriétaire d'un ordinateur dont elle lui laisse la jouissance. A lui les films téléchargés à longueur de temps ! La liberté, la douceur de vivre, loin de toute préoccupation. Ses parents partis de leur côté, sa petite sœur casée dans une colonie avec sa meilleure amie, Maxime chez sa mamie heureuse de l'accueillir : tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.
C'est en pleine séance de préparation des cerises à l'eau de vie que l'accident arrive : la grand-mère de Maxime est victime d'un infarctus, les parents randonneurs injoignables et les vacances de Maxime prennent dès lors une toute autre couleur. La mamie à l'hôpital est en réanimation et il ne reste plus à Maxime qu'à assumer. Assumer son angoisse, les visites à l'hôpital, le quotidien et le chat de sa grand-mère. Et aussi les rendez-vous virtuels avec un avatar de Pikachu rencontré par hasard sur Spacebook.
Il serait criminel de trop vous en dire sur ce petit joyau drôle et tendre aussi. Mais il vous faut savoir que le style même d'Anne Percin a ce goût de « reviens-y », comme disait ma grand-mère, qui fait de chaque phrase une vrai gourmandise. Enlevé, énergique et parfois émouvant, ce roman suscite quand même une question : Anne Percin a-t-elle un compte personnel à régler avec les aubergines ? (voir pages 97 et 112)...