Yvan Robin - La fille de l'eau

Dans "La fille de l'eau", Yvan Robin fait revenir Milo, le personnage de son précédent roman, Bonhomme. Deux ans après avoir déconstruit son image masculine, l'adolescent part au Burkina Faso dans le cadre d'un échange culturel pour monter une pièce de théâtre.

Ce voyage est double. D'une part, il y a l'aventure artistique avec ses camarades et des artistes locaux, permettant à Milo de vivre ses premières responsabilités. D'autre part, Milo poursuit son enquête familiale : il cherche à vérifier si son grand-père, ancien militaire, aurait eu un enfant au Burkina Faso.

L'auteur explique avoir mené son travail de documentation à distance, en s'appuyant sur les témoignages d'artistes locaux et de Français ayant séjourné sur place. Ces échanges ont permis d'explorer la culture, notamment le lien à la magie et les relations hommes-femmes.

Milo se positionne en observateur des relations. Le voyage au Burkina Faso apporte un contrepoint puissant aux observations faites en France, confrontant l'adolescent à l'héritage post-colonialiste porté par certains de ses amis. Yvan Robin utilise la « candeur » de Milo pour aborder des sujets délicats (masculinité, décolonialisme, féminisme) avec une « juste distance ». Pour l'auteur, l'art, et en particulier la musique, a servi de pont pour établir le contact et documenter l'écriture.