Un coup de coeur de Mollat
Le Christ à la carabine s'inscrit dans cette optique : du Moyen-Orient à l'Afrique en passant par l'Amérique latine, Kapuscinski a promené ses valises parmi les fédayins en Palestine, les guérilleros en Bolivie ou bien les combattants au Mozambique.
A chaque fois la même méthode de travail : s'installer avec les gens, les écouter et retranscrire une vie quotidienne que le pouvoir politique tient sous la terreur et l'esclavagisme. Qui se souvient encore que le Guatemala dans les années 50 à 70 étaient gouvernés par des colonels corrompus par la CIA et autres multinationales américaines ?
Cette folie du pouvoir, que raconte Kapuscinski dans ses chroniques, a pour première conséquence la précarité dans laquelle vivent les habitants souvent confrontés à la misère, à l'injustice sociale, à la famine…
Le voyage, écrivait-il, ne devrait jamais être du repos mais un moyen de comprendre la marche du monde, ses mutations et sa richesse. Toute sa vie de reporter a tendu vers ce journalisme de terrain, souvent au risque de sa vie.