Un coup de coeur de Mollat
La dérive historique était déjà consommée avec la révolution bourgeoise de 1789, poursuivie avec toutes les philosophies positivistes, « l'air du temps » de 1968 et la relativisation contemporaine de toute pensée et action humaine : La « personne » n'existe que liée à sa capacité de posséder ou d'être incluse dans un champ historique, culturel ou, pour le moins, rationnel, définition dans laquelle s'engouffrent les juristes pour parler de personnalité juridique, de personne morale, les économistes pour imposer l'adaptabilité …et, au bout de la chaîne, les politiques pour inventer la relativité culturelle des droits de l'homme…
Ce qui explique, par exemple, le silence assourdissant de nos pseudo-penseurs face à Srebrenica., le Cambodge, Tien-Anmen …
Pour Jean-Marc Trigeaud, au contraire, « par son essence... la personne dépasse elle-même en l'homme toute nature rationalisable ». Notons, au passage, que cette « Personnéité » confère à l'homme une liberté mais surtout une dignité qui interdit précisément la relativisation des droits de l'Homme ; mieux, elle en permet l'élaboration. Cette « personne » est pourtant objectivement au milieu d'un ensemble sensible, rationnel, ce qui permet de parler « d'universel singulier ».
Une approche philosophique donc mais aussi historique et métaphysique, passionnante par sa rigueur scientifique. A lire sans modération !