Un coup de coeur de Mollat
Comment une institution créée pour assurer la stabilité de l'économie Mondiale en est-elle arrivée là ? Elle a tout simplement changé de mandat en cours de route, explique Stiglitz. Sans le dire à personne, elle a décidé de se mettre au service de la haute finance mondiale. Des preuves ? Nombre de dirigeants du FMI travaillent au sein de grandes banques. Dernier exemple en date, l'économiste Stanley Fischer, ancien numéro 2 du FMI, il est désormais vice-président de la banque Citigroup. Comment expliquer l'insistance permanente du Fonds pour que les pays du Sud aux prises avec les pires difficultés financières continuent à rembourser leurs prêts, si ce n'est pour protéger les intérêts des banquiers ?
Dans sa critique, Joseph Stiglitz fait preuve d'une certaine naïveté politique : les institutions internationales ne seraient donc pas des lieux d'actions collectives internationales fondées sur des stratégies économiques rationelles, nourries par les "saints principes" de la meilleur science économique ?
Une découverte qui a le don de l'agacer et qui lui fait mettre sur le dos d'une mondialisation mal gérée par le FMI tous les problèmes économiques et sociaux des pays du Sud. Comme si ceux-ci n'étaient gouvernés que par de bons petits dirigeants dont le but ne serait pas de remplir leurs comptes en Suisse, mais de développer honnêtement leur pays...
La véritable force du livre est ailleurs : dans sa capacité à nous convaincre, dans un langage clair et avec des exemples précis, qu'une autre mondialisation est possible, moins libérale et plus respectueuse des hommes.