Un coup de coeur de Mollat
Avec ce texte, il s'attaque aux idées reçues sur l'Egypte antique qu'une espèce "d'egyptomaniaques" véhicule toujours plus par la littérature et le tourisme, et ce depuis les Grecs.
Il dénonce vivement leur admiration irraisonnée pour tout ce qui se rapporte à l'Egypte ancienne et leur croyance en l'existence d'une culture égyptienne antérieure à toute autre civilisation d'Europe méditerranéenne.
Respectueux de l'Egypte et des égyptologues, il puise dans leurs travaux afin de démontrer que nous connaissons que peu de choses des 2000 ans d'histoire pharaonique, des 30 dynasties et des 240 pharaons La période la plus connue étant celle des rois du nouvel empire avec Amosis, Akhenaton et son épouse Néfertiti, Toutankhamon et Ramses II. Ce dernier faisant le plus dans la guimauve scientifique auprès des pseudos-egypto-historiens.
Il remonte aux sources de la bataille de Qadesh, aux origines des pyramides, de l'écriture, de l'astronomie et des mathématiques égyptiennes afin de nous démontrer, preuves à l'appui, que cette civilisation n'est ni aussi grande, ni aussi mystérieuse que l'affirment beaucoup de revues dites spécialisées ou de prospectus commandés par les tours-opérateurs
Sa démonstration prend toute sa force dans la comparaison qu'il en fait avec l'évolution sur la même durée de la civilisation mésopotamienne.
En effet, la préhistoire égyptienne se termine vers 3150 avant JC alors que les sumériens avaient déjà inventé l'écriture, l'épopée et organisé les cités-états.
Nous assistons à un terrible duel entre hiéroglyphes et écriture cunéiforme.
Roger Caratini risque alors les foudres des "passionnés" en affirmant qu'hormis l'édification et l'ornement d'un nombre impressionnant de temples et de complexes funéraires, il ne s'est à peu près rien passé d'important en Egypte, en dehors de la boulimie architecturale et orgueilleuse des pharaons promoteurs.
Et c'est avec plaisir que nous retrouverons, l'élève de F.Alquié et de G.Bachelard, dans son prochain ouvrage, en mars : Mathématiques de Babylone aux Presses de la Renaissance.