Un coup de coeur de Mollat
Il nous livre, ici, un texte sur l'un des plus ambitieux des Médicis. En dehors des romans historiques, peu d'ouvrages sont disponibles sur la famille Médicis et Laurent en particulier. Seul, le travail érudit d'Ivan Cloulas chez Fayard reste une référence sur le personnage et l'Ecole Française de Rome le principal éditeur de la période.
Dans un ton très littéraire, l'ancien ministre entreprend plutôt une réflexion sur le "miracle florentin" et l'accession au pouvoir du jeune prince. Il cherche à comprendre en quoi la Renaissance correspondait aussi aux qualificatifs qu'on accolait à Laurent : la chance, le courage et l'audace et comment ce personnage incarne l'esprit d'une ville.
Profondément attaché à l'univers culturel, il nous promène dans les rues de Florence toujours en fête du Carnaval à la Saint-Jean, jonchées de fleurs et couvertes de tapisseries. Une cité gouvernée par un prince poète qui savait s'entourer de grands artistes et de philosophes comme Michel Ange, Angelo Politien ou Pic de la Mirandole.
Malheureusement, Laurent le Magnifique fut moins sensible aux affaires économiques que culturelles. La lente ruine de la banque familiale s'amorce, le régime devient impopulaire. La politique du Magnifique visait à l'impossible.
La culture médicéene laisse alors la place à d'autres objets d'étude plus scientifiques comme le droit, la médecine ou les mathématiques dans les villes concurrentes Venise et Bologne.
Laurent de Médicis meurt en 1492 au moment où l'Europe s'ouvre au Nouveau Monde. Dès lors, il incarnera la figure éternellement moderne du héros en politique.
Brillante célébration du Prince, ce livre c'est aussi l'engagement d'un homme pour la sauvegarde et la restauration des palais et villas florentins.
Sans oublier : les deux carnets iconographiques, le glossaire, la cartographie et la chronologie.