Un coup de coeur de Mollat
Définition d'abord : un bien public n'est pas obligatoirement créé par les autorités publiques. La paix, l'éducation, la santé, le nom des rues peuvent émaner de groupes privés ou publics, d'ONG, d'états ou de personnes privés.
Partant de la thèse que les grandes crises mondiales sont le résultat de la trop faible production de biens publics, et après l'avoir vérifiée, les auteurs proposent que la coopération internationale dépasse les négociations inter-étatiques ou entre groupes économiques, actuellement dans l'impasse, et ce sur des projets, des programmes précis, dans des régions précises. La cause des problèmes et leurs solutions échappant la plupart du temps aux acteurs potentiels, la perception des risques collectifs doit être la base de la motivation d'un action collective.
Le thème n'est pas, en fait, original : D'Adam Smith, pour qui "la sécurité nationale est un bien public", à Samuelson, en passant par Kindelberger, ils sont un certain nombre à avoir posé les bases des B.P.M. (Biens publics mondiaux).
A partir d'études de cas ciblés, le groupe propose, à travers les analyses respectives de chacun de ses membres, une sorte de plan Marshal (celui-ci ayant fait ses preuves) une politique d'aide collective à l'établissement de biens publics régionaux, selon le principe que les acteurs locaux sont mieux à même de répondre à un besoin réel identifié.
Un cadre juridique international minimum s'impose évidemment.
Utopique ?
Lorsqu'on sait que dans huit ans les ressources pétrolières mondiales seront épuisées, sauf dans le Golfe persique, et en Irak en particulier, il est raisonnable de s'interroger, à la lumière de ce livre, sur le refus américain de changer ses méthodes environnementales, de passer outre les recommandations internationales, qu'elles émanent de l'ONU, de l'UNESCO ou d'ailleurs, de refuser toute collaboration à une justice internationale.
Mais jusqu'à quand ?