Un coup de coeur de Mollat
Une vie dévorante pour le maestro et l'essayiste qui manient l'art de la conversation depuis plus de dix ans.
Daniel Barenboîm, l'Israélien, et Edward Saîd, le Palestinien, tentent, au travers d'une trame musicale, une exploration de multiples questions culturelles ou politiques (notamment celles qui agitent le Moyen Orient) à la relecture des plus grandes partitions de Beethoven, Brahms, Mozart ou Debussy.
En désaccord sur la question palestinienne, il leur est précieux de nourrir des conceptions différentes de l'histoire sans qu'elles s'affrontent et s'excluent. Dans ce dialogue, ils manient donc avec autant de dextérité les parallèles que les paradoxes.
Ils discourent sur l'ambivalence de Richard Wagner et tentent de comprendre l'oeuvre d'un compositeur qui fut l'icône de la musique hitlérienne.
En juillet 2001, Daniel Barenboîm a déchainé une tempête en Israël, en jouant un extrait orchestral de l'opéra de Richard Wagner. Peut-on faire alors abstraction du politique quand on traite d'art ?
Remarquables d'intelligence et d'intelligibilité, tous deux rejettent l'ignorance qui ne saurait être une bonne stratégie politique pour un peuple. Chacune à sa façon doit connaitre et comprendre l'autre même s'il y a un interdit.
C'est ici un entretien plein d'élégance et de talent,
C'est aussi ce que dit la musique d'une société, d'une époque ou d'une culture.