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35e Festival d'Angoulême : le village d'Astérix ?

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Publié le 24/01/2008
A l'heure où le monde du livre semble inquiet de son avenir, le secteur de la bande dessinée affiche une santé insolente et le fait savoir à Angoulême.

Nous sommes en 2008 après Jésus-Christ. Tous les professionnels du livre sont préoccupés par la numérisation des savoirs. Tous ? Non ! Une ville peuplée par d'irréductibles amoureux du livre résiste encore et toujours à l'envahisseur et la vie n'est pas facile pour les garnisons d'informaticiens des camps retranchés de Googlorum, Youtuborum, eBookorum et Myspaçorum…  Le nom de cette ville ? Angoulême.

A l'heure où les professionnels de la profession s'inquiètent et cogitent sur l'avenir du livre dans ces temps de virtualisation à tout crin, il existe donc un secteur qui résiste à merveille et se porte comme un charme. Les scores atteints par la bande dessinée sont extraordinaires, Plusieurs albums atteignent chaque année des chiffres de ventes dont l'édition traditionnelle n'oserait pas rêver et cette vitalité commerciale se double d'une énergie créatrice qui voit se renouveler aussi bien les auteurs que leur public. En outre, ce succès s'étend également à des productions dérivées. On pense aux 14,5 millions d'entrées d'Astérix et Cléopâtre, au succès critique et populaire de Persépolis, tiré du roman graphique de Marjane Satrapi, aux adaptations en cours de BD à succès comme la série des Monsieur Jean de Dupuy et Berbérian où celle, en préparation, de Lucky Luke avec Jean Dujardin dans le rôle titre. Le renouveau vient également de l'étranger, en témoigne le succès commercial des mangas, confidentiels ou à gros tirage, qui attirent de plus en plus de jeunes lecteurs.

Pour sa trente-cinquième édition, le festival International d'Angoulême joue sur du velours : un président reconnu et curieux, José Munoz, une sélection officielle qui marie avec bonheur l'avant-gardisme narratif de Chris Ware à la tradition réinventée de Jacques Tardi en passant par le japonais Matsumoto. La révélation américaine Marisa Acocella Marchetto est également de la partie avec son joli et touchant Cancer & the city. Des quinquas aventureux, de quadras décomplexés, des trentenaires introspectifs et quelques petits jeunes aux dents longues qui feront sentir à leurs aînés que la relève est bien là et qu'ils ont intérêt à se retrousser les manches s'ils ne veulent pas être largués en chemin. Du talent, de l'émulation et de l'humour, que demander de plus ?

On retrouvera également cette année les ingrédients qui ont fait le succès du FIBD : deux grands espaces consacrés aux éditeurs : le premier pour les éditeurs « industriels », l'autre pour les « indépendants » - qui a dit village d'Astérix ? -, de nombreuses expositions, des duels de dessinateurs, des BD concerts,  Un manga building entièrement dédié au roman d'images à la japonaise – on pourra d'ailleurs y découvrir le groupe Clamp, collectif féminin auteur de BD à succès.

Bref, tout ce qu'il faut pour s'occuper le temps d'un week-end et se donner des envies de lectures pour le reste de l'année. En attendant les découvertes du 36e festival…

Plus d'infos : bdangouleme.com

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