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663 !

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Publié le 01/09/2002
Avant la rentrée littéraire, une tentative de débroussaillage...

Tous les ans , en septembre, la même rengaine : "trop de livres !" s'écrient libraires, critiques littéraires et autres journalistes. Les éditeurs eux-mêmes déplorent l'effroyable quantité de publications qui font de l'ombre à leurs poulains de rentrée. Et que dire de nous autres, pauvres lecteurs, perdus au milieu des tables surchargées de notre librairie favorite ?
C'est en effet parmi les 663 romans publiés cette rentrée qu'il nous faudra choisir nos lectures d'automne, nos favoris pour les prix et, pourquoi pas, nos bêtes noires (pas de Houellebecq cette année, il faudra trouver quelqu'un d'autre...). Tout lire évidemment serait idéal, mais qui en a le temps ?Et, surtout, qui en aura le courage ?

Si la part occupée par les grande maisons reste stable, c'est à l'augmentation du nombre des éditeurs candidats au succès que l'on doit cette inflation de titres. En effet, on ne trouve pas moins de 24 nouveaux éditeurs sur les rangs. Grisés par le succès croissant du secteur littéraire, nos petits nouveaux prennent de gros risques en faisant figurer leur catalogue naissant aux côtés des dinosaures que sont les "Galligraseuil" et autres Fayards dans la course à la révélation de l'année. Citons Leo Scheer qui, associé à Al Dante et Farrago se lance dans la grand bain, Sabine Wespieser(ancienne d'Actes Sud), Alterédit, Le Grand Miroir, Agnès Pareyre, Le Ricochet et Nicolas Philippe qui lui, joue d'emblée dans la cour des grands avec sept romans pour cette seule échéance ! A ceux-ci s'ajoutent des éditeurs qui, bien qu'installés depuis longtemps dans les paysage du livre français, osent cette année l'aventure romanesque : Les PUF publient en effet leur premier roman de rentrée, Carnot (éditeur de thierry Meyssan), Les Editions du Relié, etc

Côté auteurs, Christine Angot nous revient avec Pourquoi le Brésil ? Marc-Edouard Nabe s'interroge sur son petit soi-même avec Alain Zaninni (c'est son, vrai nom) ; Louis Skorecki, critique decinéma à Libération, publie un très attendu Il entrerait dans la légende . Quelques poids lourds également dont Philippe Sollers, Gérard de Cortanze, François Bon, Sylvie Germain ou Eric Holder n'attendront pas la traditionnelle seconde rentrée pour présenter leurs ouvrages aux feux de la critique et passeront à l'offensive dès la fin août en comptant sur leur nom pour sedistinguer au milieu de la cohue.
Nous pouvons également attendre de belles choses de la part des grands Antoine Volodine, Jean-Philippe Toussaint, Olivier Rollin ou Laurent Mauvignier, qui, quelle que soit la saison trouvent toujours le chemin des chevets de lecteurs attentifs et fidèles.

Et les débutants, me direz-vous ? Et bien ils sont là et bien là ! Ils seront même 93 empilés sur les tables de rentrée. Les élections et les échéances sportivo-mondiales ayant rebuté plus d'un éditeur de tenter l'aventure au printemps dernier, nombre de parutions ont été repoussées à l'automne. Ils représenteront donc un cinquième de la production éditoriale. Parmi ces débutants, quelques uns portent un nom déjà célèbre comme le dramaturge et metteur en scène Olivier Py ou bien Anne Goscinny, fille du papa d'Astérix. Citons également le jeune Mathieu Larnaudie que nous croisons souvent dans la librairie et lirons avec attention et sympathie...

Pour les étrangers, le monde anglo-saxon se taille encore la part du lion : V.S. Naipaul fera paraître son premier roman de Prix Nobel de littérature, Philip Roth, Nadine Gordimer, William Boyd, Joyce Carol Oates, Christopher Isherwood suivront. On parle aussi beaucoup de Mark Z. Danielewski encouragé par Brett Easton Ellis et roman culte du moments aux Etats-Unis. Parmi les curiosités on relèvera le premier roman du cinéaste Peter Greenaway.
Les espagnols suivent de près avec Juan Goytisolo, Isabel Allende ; le jeune et déjà confirmé Juan Manuel de Prada nous offre un magnifique Les lointains de l'air, une enquête biographique mi-roman, mi récit ; le bel et austère Miguel Delibes poursuit son oeuvre chez Verdier tandis que Zoé Valdés s'envole chez Gallimard.

Mais la littérature étrangère ne se limite pas aux Amériques et à l'Espagne : les Indiens attaquent, Amita Nair en tête, suivie de David Davidar, et d'autres que vous pourrez retrouver pendant Les Belles Etrangères au mois de novembre.
On trouvera également du Naguib Mahfouz à se mettre sous l'oeil avec deux parutions. L'allemand Gunter Grass poursuit au Seuil sa quête de l'identité allemande dans l'Europe de l'après-mur et Actes Sud publiera (encore ?) un inédit de Nina Berberova.
Des Anglais, des Américains, des Allemands, des Espagnols, des Egyptiens, des Indiens, des Néerlandais : le village global dans votre bibliothèque. Et l'on ose encore parler de crise de la littérature !

663 romans donc, et parmi eux nombre de pépites dont aucune ne devra vous échapper. Le mode d'emploi est simple, demandez aux libraires de vous confier leurs coups de coeur ou consultez-les sur mollat.com où il ne manqueront pas d'apparaître toujours joliment commentés par ceux qui les auront aimés.

De belles nuits blanches en perspective...