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Belles-Lettres en flammes

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Publié le 03/06/2002
Les entrepôts des Belles Lettres, célèbre éditeur et diffuseur ont été la proie des flammes dans la nuit du mercredi 29 mai.

C'est peut-être une part essentielle de la culture érudite et vivante en langue française qui à disparu cette nuit du mercredi 29 mai. En effet, l'incendie qui a ravagé les 4000 m² d'entrepôts que possédait Les Belles Lettres à Gasny, dans l'Eure, a détruit la totalité des stocks de la prestigieuse maison d'édition ainsi que ceux de sa structure de diffusion.

En cendres les Budé, du nom de la célèbre collection bilingue d'auteurs latins et grecs aux couvertures désuètes mais aux contenus irremplaçables, en cendres également la collection des Universités de France ainsi que La Roue à Livres qui publiait les inclassables de la littérature classique. Si la rentrée éditoriale n'est pas pour l'instant menacée, les films des ouvrages à paraître se trouvant chez les imprimeurs au moment du sinistre, il n'en reste pas moins que le patrimoine des éditions Les Belles Lettres est menacé de disparition. Quel éditeur en effet se risquerait à réimprimer ces vieux titres qui faisaient le charme de "la Budé" ? Ces ouvrages, indispensables aux universitaires, connaissent une diffusion bien trop restreinte selon les critères actuels qui décident d'une réimpression. Grand est donc le risque de ne voir réimprimés que les "Art d'aimer" d'Ovide et autres "Travaux et les jours" d'Hésiode, best-sellers de la collection.

Mais ce sinistre a fait également d'autres victimes : les éditeurs qui avaient confié leur distribution aux Belles Lettres. Réunis dans une structure de diffusion nommée Atheles, ces "petits éditeurs", dont la pauvreté pécuniaire n'a d'égale que la richesse de leurs catalogues ont lancé une souscription qui, si elle rencontrait le succès, leur permettrait de tenir jusqu'à l'intervention des assurances.
Selon Claude Rouquet, directeur de la maison d'édition bordelaise L'Escampette distribuée par les Belles Lettres, " Pour des petites maison comme la nôtre, les conséquences sont catastrophiques, puisque nous n'avons plus un ouvrage disponible. Il faudrait environ 45 000 euros immédiatement pour pouvoir reconstituer partiellement le stock. Une somme que nous n'avons pas. "(SOD du dimanche 2 juin). L'Escampette joue de malchance. En effet, contrairement à d'autres éditeurs qui ne confient à leur distributeur qu'une partie de leur stock, l'intégralité de sa production se trouvait dans les entrepôts de Gasny. C'est donc pour lui une perte irréparable que cet incendie a causée. Allain Glykos, Bernard Manciet et de nombreux beaux poètes portugais que Claude Rouquet avait contribué à faire connaître en France sont désormais introuvables, hélas...

Si d'une manière ou d'une autre vous souhaitez aider ces éditeurs à tenir le coup dans une période qui s'annonce difficile, vous pouvez participer à la souscription que lance Atheles, en contactant Aliénor Mauvignier (*), responsable de cette indispensable structure de diffusion.


Voir aussi :

Le site d'Atheles
Le site des éditions Le temps qu'il fait

(*)Aliénor Mauvignier - tel. 05 56 93 18 79