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Brêves de (presque) printemps

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Publié le 03/03/2006
Où l'on voit le scandale fleurir plus tôt que les primevères...

Remous dans le microcosme
C'est l'affaire du moment . Le quasi légendaire Jean-Pierre Sicre, personnage truculent fondateur des éditions Phébus, maison de haute tenue, a été licencié pour « faute grave » par son actionnaire majoritaire, Véra Michalski.
Tout aurait commencé par un début de réorganisation organisée par Véra Michalski, qui, en compagnie de feu son mari avait sauvé la maison de la ruine en 1997. Réorganisation peu appréciée par le fondateur qui en aurait conçu quelque amertume. S'en suivit alors un échange de lettres recommandées dont l'ultime aurait déclenché l'ire de l'actionnaire et jeté l'éditeur sur le pavé germanopratin. L'on eut pu s'arrêter là. C'était sans compter sur la personnalité tempétueuse de Jean-Pierre Sicre qui prit la plume et convoqua ban et arrière ban de son réseau d'amis à plumes afin de faire connaître sa vérité sur l'affaire. Il semble qu'au terme de l'entretien, on n'y vit pas beaucoup plus clair...

Et nous pauvres lecteurs, que nous reste-t-il de tout cela ? Un beau catalogue où se côtoient W. Wilkie Collins, Leo Perutz, Robert Steventon, Wallace Stenger et François Cheng. De quoi lire en attendant que tout ce petit monde s'appaise.

Un complot contre Dan Brown ?
Encore des remous, mais outre-Manche cette fois. Dan Brown (photo), roi des best-sellers, tête de gondole cent fois couronnée d'argent et maître du complot mystico-politique à suspense se trouve accusé de plagiat par deux auteurs anglais qui auraient, en 1982, publié un ouvrage historique dont la thèse – Jésus ne serait pas mort sur la croix mais aurait échappé au supplice et aurait convolé avec Marie-Madeleine – présenterait d'étranges similitudes avec l'intrigue de Da Vinci code. Il semble que Dan Brown ait reconnu implicitement l'emprunt en donnant à l'un des personnages de son roman, le nom de l'un des deux plaignants, Leigh.  De son côté, l'éditeur de Dan Brown argue du fait que les théories historiques n'ont pas de copyright...
On se souviendra peut-être que Martin Scorcese avait en son temps déclenché la très grande colère d'un certain nombre d'organisations religieuses chrétiennes en prêtant à son Christ une dernière tentation fort semblable : Jésus, dans son agonie, imaginait avoir renoncé à son destin sacrificiel pour épouser Marie-Madeleine et vivre une vie ordinaire... Autres temps, même mœurs.

L'Ecole (buissonnière) des Loisirs.
Le célèbre éditeur d'ouvrages pour le jeune public est au centre de l'actualité économique. Fâchée avec son distributeur(1), Volumen - filiale du Seuil, L'Ecole des Loisirs a, au terme d'un long parcours juridique, choisi de reprendre ses billes et d'aller voir ailleurs. Cet ailleurs se nomme la Sodis, appartenant au groupe Gallimard. Les experts de l'économie du livre notent que ce départ pourrait fragiliser la santé, déjà précaire, de Volumen. On se souvient des difficultés qu'à connu cette entreprise, fruit de la volonté d'Hervé de la Martinière, nouveau patron du Seuil, né de la fusion de Diff-Edit et du Seuil distribution. Cela ressemble à un débat d'arrière-cuisine, mais ces mouvements pourraient avoir des conséquences sur la diffusion de nombreux éditeurs dont nous apprécions tous la production. Rappelons que  L'Ecole des Loisirs n'est pas le premier a reprocher à Volumen ses ratés commerciaux puisque les Editions Odile Jacob et le groupe Payot-Rivages ont eux aussi rejoint d'autres cieux.

(1) Dans le but de gérer la distribution de leur production ainsi que l'approvisionnement des librairies, les éditeurs font souvent appel à des entreprises spécialisées qui stockent, expédient, facturent et gèrent les retours des ouvrages dont ils ont la responsabilité. La distribution du livre est, en outre, une des activités les plus rentables de la chaîne éditoriale. De là le grand intérêt qu'y portent les grands groupes éditoriaux.