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Décès de Jean Dutourd de l'Académie Française

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Publié le 18/01/2011
L'écrivain et académicien Jean Dutourd vient de tirer sa révérence à l'âge de 91 ans.
Jean Dutourd est né à Paris, le 14 janvier 1920 et perdit sa mère à l'âge de set ans. À vingt ans, il fut mobilisé et fait prisonnier au bout de quinze jours de guerre. Il s'évada six semaines plus tard, revint à Paris et passa une licence de philosophie à la Sorbonne - Licence incomplète, car il ne parvint jamais à décrocher le certificat de psychologie. Il se maria en 1942 avec Camille Lemercier ; le philosophe Gaston Bachelard fut son témoin. Ensuite de quoi il entra dans la Résistance. Arrêté au début de 1944, il s'évada à temps pour participer à la libération de Paris.

Son premier ouvrage, Le Complexe de César, parut en 1946 et obtint le prix Stendhal. En 1950, il eut le prix Courteline pour Une tête de chien et, en 1952, le prix Interallié pour Au bon beurre, scènes de la vie sous l'Occupation. Le prix Prince Pierre de Monaco lui fut décerné, en 1961, pour l'ensemble de son œuvre.

L'homme de Lettres fit une incursion dans l'édition de 1950 à 1966 en tant que conseiller littéraire aux éditions Gallimard. Quant à son entrée dans la célèbre institution créée par Richelieu est présentée ainsi sur le site de l'Académie Française : « Le 14 juillet 1978, une bombe fit sauter son appartement, déposée par des gens qui n'aimaient pas son style. Les intellectuels parisiens en éprouvèrent quelque dépit, n'ayant pas, généralement, causé autant de bruit avec leurs écrits. Cet incident néanmoins eut une heureuse conséquence : Jean Dutourd fut élu à l'Académie française, au fauteuil de Jacques Rueff, le 30 novembre de la même année (31e fauteuil). »

Dans les années 1980 et 1990, l'Académicien jouit d'une grande popularité notamment en raison de ses prises de position polémiques d'une part et par son implication dans les médias d'autre part : il est éditorialiste à France Soir et membre actif de l'équipe des Grosses têtes sur RTL. Mais ses pairs reconnaissent toujours en lui l'homme de Lettres et le grand défenseur de la langue française. Philippe Sollers dit de lui : « Dans une époque de misère grammaticale, c'est agréable de trouver quelqu'un qui sait écrire ».

En 2001, Jean Dutourd reçoit le prix Saint-Simon pour Jeannot, mémoires d'un enfant et il y a quelques semaines, avant de nous quitter, il nous livrait un dernier texte, paru aux éditions Flammarion : Portraits de femmes, l'histoire de  Rémi Chapotot, romancier à succès, sorte de Zola des années 1960, dont le destin est vigoureusement pris en main par trois femmes qui, par jeu, sollicitude ou ambition, le mèneront aux portes de l'Académie française...