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Jimmy Corrigan, comme prévu.

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Publié le 24/01/2003
A Angoulême, l'Alph'art du meilleur album a été décerné jeudi à Chris Ware pour Jimmy Corrigan, un époustouflant roman graphique...

Les délibérations n'ont pas duré bien lontemps tant il semblait à tous les observateurs évident que l'Alph-Art 2003 irait àJimmy Corrigan de Chris Wade. Histoire d'un enfant de quarante ans élevé par une mère autoritaire et désemparé devant la plus simple des situations inattendues. Cette fausse autobiographie né des souvenirs de jeunesse de l'auteur et de son goût prononcé pour le non-sens. " The Smartest kid in the world " va devoir renouer avec son père, régler ses problèmes d' hémorragies nasales et trouver une petite amie, rien de bien nouveau sous le soleil quand à l'anecdote, ce qui l'est davantage c'est le traitement que Wade fait subir à la narration. La précision graphique et l'invention formelle sont ici au service du récit et transcendent la notion de recherche pour aboutir à cet étranje objet littéraire.

Publié à l'origine sous forme de feuilleton par le propre label de l'auteur, Jimmy Corrigan a pris la forme d'un pavé de 380 pages. Roman " bovien " d'une vie stupéfiante de platitude Jimmy Corrigan est un chef d'œuvre d'invention narrative qui alterne les formats, sens de lecture, et épisodes loufoques ou mélancoliques. A noter que le Prix de la critique à également été décerné à cet album.

D'autres albums ont bien sûr été couronnés par le jury présidé par François Schuiten.

L'Alph-Art du meilleur dessin va à Eric Omond et Olivier Supiot pour Le Dérisoire, l'histoire du capitaine fou d'un bateau fantôme, portée par un beau graphisme fauve…

L'Alph-Art du dialogue était lui aussi prévisible, la réussite de Jean-Claude Denis, pour son album Quelques mois à l'Amélie , ayant été saluée par la presse unanime.

L'Alph-Art du scénario va au Japonais Jirô Taniguchi pour Quartier lointain , un de ces livres silencieux et mélancoliques dont Taniguchi a le secret.

L'âge de raison, c'est un beau titre d'album pour débuter une carrière prometteuse puisque Mathieu Bonhomme, son auteur s'est vu décerner l'Alph-Art du meilleur premier album.

L'exceptionnel Prix des Fondateurs, remis cette année pour la première et dernière fois (on a trente ans qu'une fois !), va à Joann Sfar, auteur d'un quantité phénoménale d'albums et scénarii en tous genres qui signe cette année Le Chat du rabbin, T1 et T2 , en attendant le tome 3 à paraître courant 2003.

Peu de surprises donc dans ce palmarès 2003, les vedettes attendues sont au palmarès. Une petite déception toutefois pour Killofer dont les Six-cent soixante apparitions de Killofer auraient mérité au moins une mention au palmarès et pour le beau 5 est le numéro parfait d'Igort, un dessinateur italien dont le trait rappelle les meilleures heures de Comès au Breccia. Nul doute que nous retrouverons ces deux-là dans les années à venir.