Si l'ego tient toujours son rang au
sein des préoccupations littéraires, il quitte les oripeaux de la
fiction pour se parer des emblèmes de la vérité. Ainsi, Anne
Wiazemski, dont la seule existence remplirait à elle seule plusieurs
carrières littéraires, publie un roman qui emploie de longs
extraits du journal intime de sa mère, Claire. Marie-Odile Beauvais
construit son Secret de Gretl sur des archives familiales
restituant l'enfance de sa tante, née en 1915 d'un père français
et d'une mère allemande.
Ailleurs, les personnages font
l'histoire. Schubert apparaît agonisant dans Le requiem de Franz
du toujours délicat Pierre Charras, Marc-Antoine fait
confiance à Gérard Oberlé pour publier ses mémoires pendant que
Claude Nougaro discute dans Nougaroman d'Olivier Grébille.
Plus sérieux est Yannick Haenel qui
donne la parole à l'un des témoins les plus remarquables du Shoah
de Claude Lanzmann : Jan Karski, qui tenta de témoigner des
atrocités nazies à Varsovie dans l'indifférence générale.
Le milieu littéraire est toujours de
la fête puisqu'au concert des éternels petits malins moqueurs qui
se joue à chaque rentrée dans de nombreux pastiches et autres
dénonciations de l'hypocrisie supposée du ballet des prix d'automne
s'ajoutent les voix étonnantes de Bertil Scali qui conte dans le
détail la faillite de sa maison d'édition dans Un jour comme un
autre et celle de Lydie Salvayre, dans BW, qui n'est rien
d'autre que le portrait de son éditeur de compagnon, Bernad Wallet,
fondateur des éditions Verticales, atteint de cécité.
De retour des présentations
parisiennes, les libraires, chargés de livres se préparent à des
vacances studieuses dont vous pourrez lire le feuilleton sur leur
blog : Ces mots-là, c'est Mollat.
A suivre...
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