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On ne ressucite pas Javert !

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Publié le 02/04/2004
L'éditeur d'une « suite » des Misérables a été condamné par la cour d'appel de Paris.

L'affaire avait en son temps fait grand bruit dans ce quart du sixième arrondissement parisien où se perche l'essentiel de la « France Littéraire ». Un impétrant, François Cérésa, journaliste au Figaro et au Nouvel Observateur, déjà auteur d'une bonne dizaine d'ouvrages dont certain lui avait valu le prix Léautaud, s'était alors mis en tête de donner une suite à l'un des trésors de la littérature française : Les Misérables de l'immortel Victor Hugo.

Las ! Le monde des lettres - que l'imminent bicentenaire du défunt spirite de Guernesey préoccupait pourtant bien peu , refusa de voir la chose d'un bon oeil et de l'entendre de cette oreille. A propos d'oreilles, celles de Cérésa durent siffler plus d'une fois. Ce hussard aux allures de play-boy - ou le contraire - avait apparemment du se constituer un beau réservoir d'inimitiés qui lui valurent volées de bois vert, goudron, plumes et indignation de l'héritier du grand Totor qui s'en vint même saisir le tribunal de grande instance de Paris afin de faire interdire la publication des deux volumes faisant suite au chef d'oeuvre de son grand ancêtre. Déboutés en première instance, l'héritier et la Société des Gens de Lettres viennent d'emporter l'affaire en appel et de se voir accordés un euro (chacun ?) de dommages et intérêts au motif que" Aucune suite ne saurait être donnée à une œuvre telle que Les Misérables à jamais achevée ".

"La vie est une phrase interrompue" écrivait Hugo. "Malheur à qui veut la terminer", ajoute donc le tribunal. Qu'on se le dise.