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Rahimi, son chapeau, son sourire et ses fans.

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Publié le 13/08/2009
Atiq Rahimi, lauréat d'un tout récent prix Goncourt pour Syngué sabour, Pierre de patience, nous a fait le plaisir d'une visite. Instantanés...
Qui aurait pu prédire en ce mois d'août dernier que nous recevrions un écrivain et cinéaste afghan quasi inconnu devant une salle plus que comble – 120 sièges occupés, les obstinés assis dans les travées et les courageux mais retardataires attendant patiemment sur le trottoir qu'une place se libère – et comblée ?

Nous avions prévu cette rencontre de longue date. En effet, les libraires du rayon littérature, séduit par ce singulier Syngué Sabour, avaient demandé à P.O.L., son éditeur de bien vouloir organiser la venue de l'auteur dans nos murs afin de pouvoir mieux faine connaître Atiq Rahimi et son œuvre.

Rendez-vous avait donc été pris pour ce 12 novembre dès le mois de septembre, avant même que Syngué Sabour ne figure dans les listes des favoris de ces prix d'automne. Il faut toutefois vous avouer que l'échéance des palmarès approchant nous suivions de près la côte de nos favoris avec un mélange de joie à les voir tous passer une à une les différentes sélections et d'appréhension à l'idée qu'une soudaine célébrité ne les détourne de leurs engagements initiaux.

Cette angoisse fut bien comprise du côté de chez Drouant puisqu'à peine le prix Goncourt décerné et la première coupe de champagne bue, l'éditeur nous appela pour confirmer qu'Atiq Rahimi serait bien présent le 12 novembre dans nos murs.

C'est donc auréolé de cette gloire toute neuve - et qui va bien au personnage aussi modeste qu'élégant – qu'Atiq Rahimi s'est présenté à son public pour un entre tien de plus d'une heure consacré à son dernier roman, à la poétesse Nadia Anjuman qui inspira en partie ce livre et à cette nouvelle langue apprise depuis longtemps, parlée avec une précision remarquable et choisie pour la première fois pour l'écriture de Syngué sabour. C'est en effet en français, dans sa langue d'adoption, que l'écrivain afghan a choisi d'écrire son roman. La critique y a bien sur vu le signe du refus d'une langue qui ne permet pas aux femmes de prendre la parole, comme si même le raconteur devait en passer par le conte et l'autre pour parvenir à dire cette histoire.

Interrogé avec beaucoup de pertinence par Iraj Mortazavi, grand connaisseur de son œuvre, Atiq Rahimi a livré là un de ces moments que nous apprécions particulièrement. Un instant de partage et de découverte qui nous laisse comblés et pourtant avide d'en savoir d'avantage sur le bonhomme et ses livres.

Les malchanceux, trop éloignés ou occupés, peuvent bien sur se rattraper en écoutant le podcast de cette rencontre disponible sur notre site web.