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Un hiver de glace au cinéma : Winter's bone

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Publié le 16/03/2011
Un film, un livre Quand votre libraire polar n'est pas plongée dans ses dernières lectures, il y a de fortes chances pour que vous la croisiez au cinéma !
D'autant plus, quand, ô bonheur, guettant l'actualité, il se trouve qu'un film de Debra Granik, Winter's bone, sorti dernièrement dans les salles obscures, est l'adaptation d'un roman policier de Daniel Woodrell, fortement aimé : Un hiver de glace qui paraît pour l'occasion dans la collection de poche Rivages/Noir.

Livre choc et coup de cœur pour cette marquante et émouvante histoire autour d'une famille déglinguée... Dans la maison qui les abrite, Ree, une adolescente de 16 ans, veille sur sa mère à demi-folle et sur ses deux petits frères et sœurs, essayant de trouver quelque chose à manger, de quoi survivre, car les placards sont vides et l'argent rare. La situation s'aggrave quand la justice s'en mêle : le père a hypothéqué la maison et s'il ne se présente pas au tribunal, la menace d'une saisie va devenir bien réelle. Ree se lance à sa recherche mais le père est en cavale, suite à un louche trafic de drogue dans lequel il est impliqué, et il ne donne pas signe de vie. Elle prend la route, opiniâtre, entêtée, frappe à des portes qu'on lui claque au nez, et l'on traverse avec elle les paysages du Missouri, la région désolée des Orzaks.
C'est une plongée dans l'Amérique profonde, où l'on côtoie la sauvagerie et la misère. A l'écran, la jeune fille incarnée par Jennifer Lawrence est magnifique dans son âpre combat pour la survie. La réalisatrice a su rendre l'atmosphère du roman de Woodrell, qui allie une histoire sordide à une écriture lumineuse.

Dans la même veine, il faut lire du même auteur La mort du petit cœur, autre histoire de famille, de déglingue, mettant en scène un adolescent solitaire et obèse, qui se passe aussi dans sa région de prédilection, les Orzaks.

Si les romans de Woodrell ont cette qualité de nous toucher au plus profond, c'est parce que sous la noirceur l'humanité se niche, qui palpite encore, balbutiante, poignante, comme une étoile lointaine sur le point de s'éteindre.


Karine