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Un photographe bordelais au pays des fjords - épisode final

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Publié le 01/09/2014
Dernière ligne droite avant le retour. Nous ne pouvons nous empêcher d'apposer une pointe nostalgique aux moments passés ici...
Il y a ce côté nécessairement humain qui nous lie, la bonne humeur qui gagne à chaque fois que les conditions climatiques ou autres nous auraient facilement imposées une quelconque tension, le feu, le silence et tout les autres outils qui font que le poids du sac devient une vulgaire ramification de ce que nous sommes.
Paradoxalement, le nom de ce lieu ne s'inscrit pas dans ma tête mais le climat lui, aura été varié, nous offrant tour à tour les couleurs que nous voulions et celles que nous ne soupçonnions même pas. Nous arrivons sur l'Ile de Sotra et nous passerons une nuit bien agitée. une tempête arrive vers 23h00 avec des bourrasques à presque 150km/h et durera plus de sept heures. La tente tient bien le coup et l'expérience est pour le moins intéressante. La tente de Ben, elle, aura moins de chance et Sylvain, qui est un peu le réparateur fou du groupe, trouvera un moyen efficace de réparer les arceaux enfoncés à 30cm dans le sol par les rafales de vents. Le moral, toujours lui, reste bien présent et inamovible.
La route nous emmène ensuite vers le sud et ses nombreux fjords à traverser en bateau. Nous arrivons d'ailleurs dans un village tout au fond d'un de ces nombreux fjords, encaissé entre les montagnes et un ciel lourd. Honnêtement, nous ne savons pas où nous allons. La montée en voiture nous emmène dans un désert de roche, de mousses et de pluie, ponctué ça et là de petits tas de cailloux. A cause d'un temps exécrable, nous ne pourrons pas poser les tentes ici, faute de sol suffisamment stable. Jamais nous n'avons eu l'impression d'être aussi seuls qu'ici, comme si nos respirations respectives étaient les premières à déformer le paysage. Nous trouverons finalement un lac et des conifères pour nous poser, après ce désert de pierres. Cette nuit sera la dernière.

Au matin, Sylvain et moi discutons et arrivons à la même conclusion : la fin est là car nous n'avons plus faim de surprises ou des buts que nous nous étions fixés. 36 heures non stop plus tard, nous serons « chez nous ». Je mettrai un peu de temps à retrouver une signification simple à ça, assis sur mon lit, le sac encore vissé sur le dos. Quatre ans auparavant, nous parlions, Sylvain et moi de faire ce voyage. Les prochains nous paraissent si simples et accessibles maintenant. Je voulais voir les bœufs musqués, je les ai largement admirés. Je voulais voir le sauvage de cette région nordique, il avait un air de paradis perdu. Je l'étais aussi, perdu, et c'était très bien ainsi.
Nous sommes trois bordelais et avons fait 7200 km jusqu'à la Norvège. Nous avons eu faim, froid, nous étions fatigués et sommes rentrés amaigris. Logique, normal et simple. Mon père m'a plusieurs fois dit que le plus dur c'est d'être simple. Il m'a aussi fait lire une phrase : "Deviens qui tu es". Je suis en train et je souhaite à tout le monde de trouver ce chemin là, celui qui fleure bon le « déjà vu » mais le « jamais parcouru ». Ça n'est pas la première fois que je pars longtemps et sans « rien », loin de là car ça fait partie de moi et nous sommes déjà en train de parler du prochain départ et des tournures qu'il pourrait avoir. Seules certitudes : je suis parti et revenu avec de véritables frères et je compte bien peindre lentement l'éventail dont j'ai hérité avec les toiles que j'ai eu la chance de voir naitre. C'est en général après de belles expériences je crois, que l'on sent à quel point ce que l'on aime est à portée de main, à quel point la volonté régit l'envie de partir tout comme elle commande insidieusement celle de revenir avec de l'air dans les bagages et du plomb dans la cervelle. J'aime voir ailleurs parce que j'aime vivre ici.

Merci à la Librairie Mollat d'avoir gentiment communiqué sur ce voyage et merci à vous, qui que vous soyez, d'avoir lu ces quelques mots et, je l'espère, d'avoir pu vous projeter un peu en nous. Les photos présentes ici, tout comme sur les autres articles, sont faites avec mon téléphone. Le véritables travaux photographiques et textuels sont en cours.


Yohan


Retrouvez ci-dessous les livres que Yohan Terraza a mis dans ses bagages pour l'accompagner dans les pays du Grand Nord.

>>>Facebook : www.facebook.com/yophotographer
>>>Twitter : twitter.com/drinkdrivedrop
>>>Instagram : instagram.com/drinkdrivedrop
>>>Site du photographe : www.yohanterraza.com 

Et voici quelques photos faites au téléphone en attendant le véritable travail photographique qui sera présenté au retour.


Iris


Iris


Iris


Iris


Iris


Iris


Iris


Bibliographie