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Anne Sylvestre

Une actualité de Sophie D.
Publié le 03/12/2020
Une chanteuse pour petits et grands
La chanteuse Anne Sylvestre s'en est allée hier. Cette artiste engagée a écrit plus de 400 chansons signant des textes féministes mais aussi des contes pour enfants, rassemblant ainsi toutes les générations.
"Monsieur le vent Madame", "L'escargot Léo", "Pour se laver les oreilles", "J'ai une maison pleines de fenêtres", "Pour ne pas se laver les mains", "Si j'étais un poisson" et tellement d'autres, sont autant de souvenirs qui ont bercé et rythmé la jeunesse des quarantenaires et cinquantenaire que celles de leurs enfants, sans oublier les salles de classe.

Créatrice des Fabulettes, dix-huit volumes de chansons pour enfants, elle a raconté des dizaines d'histoires pour les petits, en même temps qu'elle a chanté et défendu la liberté des femmes. Les Fabulettes devinrent un drame artistique, non qu’elle les reniait, elle les aimait, mais l’auteure a détesté y être exclusivement identifiée, alors qu’elle avait écrit près de quatre cents chansons « adultes », tels que Lazare et Cécile, Les Gens qui doutent, Maryvonne… Vingt-quatre albums originaux, plus de 3 000 spectacles sont à son actif.
Citoyenne et engagée politiquement, elle était viscéralement allergique aux « foules, drapeaux, oriflammes », discours populistes et alliances tactiques. On lui doit  "Lazare et Cécile", très belle chanson militante, écrite en 1965 en faveur « du droit d’exister sous le regard des autres ». Elle s’oppose à la guerre dans "Mon mari est parti", composée en pleine guerre d’Algérie. Elle radiographie l’étouffante misogynie (Une sorcière comme les autres, 1975 : « S’il vous plaît, faites-vous plus léger, moi, je ne peux plus bouger »), décortique le viol (Douce maison, 1978), défend le droit des femmes à disposer de leur corps. « Féministe, oui. C’est la seule étiquette que je ne décolle pas », affirmait-elle.
En 1997, elle publie un album succulent, Chante… au bord de La Fontaine, douze chansons inventées à partir du fabuliste, dénonciation des loups patrons de bistrots glauques, qui font la peau du petit mouton noir et frisé qui a taggé leurs murs.
En 2013, elle publie Juste une femme, un acte #metoo avant l'heure, dénonçant de ce « petit monsieur, petit costard, petit’ bedaine/petite saleté dans le regard ». Elle est hérissée à l’idée qu’on « tripote, pelote, pousse dans les coins » des femmes qui ne le veulent pas, et qu’on dise, quand elles s’insurgent : « Elles exagèrent, ce n’est pas un drame, il n’y a pas mort d’homme. »
Retrouvez une sélection de ses titres toujours disponibles.
Vous êtes invité à écouter, découvrir ou redécouvrir, partager ses textes et sa musique avec les petits et les grands au rayon Musique pour les disques et en Litterature pour ses textes.



Son oeuvre en version papier