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De la tauromachie

Publié le 28/06/2012
La tauromachie est à l'honneur ! À la librairie d'abord avec le rendez-vous très attendu avec le matador girondin Julien Lescarret, le vendredi 22 juin dans les salons Albert Mollat (cliquez ici pour écouter le podcast de la rencontre).Mais aussi sur mollat.com dans ce dossier avec : une vidéo de l'écrivain Alain Montcouquiol, frère du torero français Nimeno II, et une création littéraire inédite de François Garcia, déclaration d'amour à l'art millénaire de la corrida...
La quête insatiable, par François GARCIA pour mollat.com

Que la corrida soit aujourd'hui si décriée, sur le point d'être marginalisée même en Espagne, ne laisse pas d'inquiéter ceux qui la vivent comme une représentation ritualisée de sentiments, de situations rencontrées dans la vie ordinaire, surtout de la violence et de la mort convoquées, apprivoisées, symboles d'un temps de paix dans l'aire circonscrite de la plaza.

Quand une société n'a plus besoin de cette sacralisation, c'est que le toro court déjà dans les rues et que la fureur est là, à nos portes.

Dans la respiration ample et profonde de la passe retentit l'immense réconciliation de la violence à l'état brut avec la finesse du geste. La bête s'engouffre, charge parfaite, s'harmonise avec la main qui dessine pour presque rejoindre le point inatteignable, celui où surgit l'émotion d'une évidence informulée, tout à coup découverte, saisie, déjà effacée.

En l'instant la beauté révélée, à l'aune du sentiment tragique seul porteur de cette sensibilité capable, elle, d'incorporer le sacré et le vulgaire, le beau et le laid, la vie ou la mort, la conquête ou la perte, à son authentique émotion.

Et les actes sanglants de la pique, des banderilles et de la mise à mort ne sont là qu'afin de souligner la part sauvage de toute vérité.

Qui n'a pas eu la révélation de cette muleta cramoisie aspirant le toro noir dans son étoffe, dessinant des boucles de vérité sur le sable, ignore la ferveur qui nous habite, notre transport ébloui à chaque triomphe, à la vue de chaque toro, de sa course, notre désarroi dès que notre passion nous quitte ou s'éloigne. Jamais très loin cependant. Car nul ne pourra nous ôter ce toro qui, la nuit, danse sur ses sabots pour nous rejoindre, qui nous enchante ou nous sidère, repart et nous laisse de la peur et du chagrin, une beauté profonde dans l'espace du manque, dans le désir et l'harmonie, rêve n'ayant jamais existé comme rêve mais quête insatiable d'un geste pur renouvelé, nous laissant une trace de joie ou d'amertume au bout de la nuit, de solitude aussi. Le long troupeau de toros s'étire et s'éloigne dans la poussière de notre mémoire. Jamais tout à fait cependant. Car dès que notre cœur le convoque, le voilà qui resurgit, d'un galop sûr, dans sa pleine lumière.


F.G.
Le dernier livre de François Garcia est Federico ! Federico ! (Verdier) - Vidéo et Podcast, à écouter et à voir, sur mollat.com




Alain Montcouquiol, auteur de Le fumeur de souvenirs (Verdier), rend hommage aux figures de la tauromachie en France, en Espagne et en Amérique du Sud. Il évoque également le deuil impossible du frère avec qui il partagea la passion de la tauromachie.





Yves Charnet vous présente Miroirs de Julien L, publié aux éditions Au diable Vauvert.





Julien Lescarret vous présente son livre Au risque de soi, aux éditions Au diable Vauvert.



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