Amoureux de tous les arts - ses livres à tirage limité sont illustrés par des artistes contemporains - il est l'un des grand connaisseur et ami de longue date de Joan Miro et Alberto Giacometti connus en 1954 et sur lesquels il rédige des monographies de référence : celle de Miro publiée en 1961 sera de nombreuses fois rééditée.
Dans la préface des deux premiers recueils de Jacques Dupin, Gravir et L'embrasure, parus en 1963 et 1969 et rassemblés en 1971 avec Dehors et Une apparence de soupirail dans la collection Poésie/Gallimard sous le titre Le corps clairvoyant, le critique Jean-Pierre Richard compare le paysage poétique et le style de l'écrivain à une déflagration du réel et du langage. Cette entreprise de dislocation, qui n'est pas éloignée de la "haine de la poésie" de Georges Bataille ou de l'influence d'Artaud, s'attache à briser les codes et subvertir les genres pour interroger le monde comme il le confie au journal L'Humanité en octobre 2006 :
« La poésie en détruisant édifie, en se refusant se donne. Elle ne peut s'ouvrir à la fin qu'à l'altérité. De l'intime à l'extrême, du coin de la table où j'écris, à l'invisible des lointains. »
Rendez-vous également sur le superbe dossier réalisé sur remue.net intitulé tout simplement Jacques Dupin
Visuel : Francis Bacon, Portrait of Jacques Dupin, 1990.