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Jim Morrison, le magnétisme vibrant d'un poète devenu rockstar

Une actualité de Vincent D.
Publié le 20/10/2021
Il y a 50 ans , le chanteur emblématique de The Doors s'ouvre les portes de l'immortalité. Le parolier de la Beat Generation était surtout un poète chamanique et torturé.

Jim Morrison, de nom complet James Douglas Morrison, était un poète et le chanteur du groupe The Doors. Écrit de cette façon, tout porte à croire qu'il y a eu confusion dans le rapport qui le liait au public.  Et pourtant la musique du groupe n'était à ses yeux qu'un vecteur de sa poésie. De ce chanteur charismatique et christique et de la courte carrière de ce groupe culte nous ne reviendrons pas ici .Penchons nous plutôt sur son travail littéraire, loin d'avoir aiguisé la curiosité des auditeurs et des journalistes de l'époque. 

Dès son plus jeune âge, son attention fut captée par les textes de Nietzsche, William Blake, et surtout des poètes français du XIXème siècle tels que Paul Verlaine, Charles Baudelaire et Arthur Rimbaud. Bien sûr l'influence de la Beat Generation, qui s'est épanouie durant sa jeunesse, celle des Allen Ginsberg, Kenneth Rexroth, William S. Burroughs, Neal Cassady entre autres, deviendra matière à des textes libres et oniriques. Très vite fasciné par l'ampleur du mal qui peut envahir l'esprit humain comme nous pouvons l'entendre dans 'Riders on the Storm', chanson dans laquelle il note la tendance à la violence et à la cruauté qui selon lui constitue le trait fondamental de la société américaine de cette époque.

Avec sa forte personnalité, ses poèmes visuels et les concerts qu'il donnait avec The Doors, au cours desquels il réussissait à entrer en contact direct avec le public, il était devenu assez célèbre dans les milieux littéraires. 

Sa poésie, similaire à celle des poètes maudits, est romantique et moderniste. Seulement trois recueils de poèmes ont été publiés de son vivant: 'The Lords', 'The New Creatures' et 'An American Prayer'. Les œuvres n'ont reçu aucun accueil favorable ni de critiques littéraires sérieuses. Tout le monde avait peur de parler de ses poèmes, car c'était avant tout une rock star. Lui-même a voulu séparer sa carrière de chanteur de celle du poète, en exigeant des éditeurs de signer les recueils avec son propre nom James Douglas. Ces volumes étaient dédiés à Pamela Susan, qui était en fait Pamela Courson, son amie et sa muse.

Lorsque nous parcourons son oeuvre, nous pouvons entrevoir des thèmes vraiment très diverses: le chamanisme, le théâtre, la prostitution dans la Rome antique, le système juridique de la Russie tsariste, la psychologie des foules...

Mais le thème principal de ses écrits est surtout le monde contemporain considéré comme une 'version' moderne de Sodome et Gomorrhe; pouvoir de l'image des films, manipulation collective, désir de tuer et satisfaire le désir sexuel. Décrits par certains critiques comme étant le 'Manuel' du monde de la souffrance, on y trouve des meurtres et des lynchages, des tremblements de terre , des plaies dans la bouche et de la gonorrhée, des gens qui dansent sur des os brisés, des vols, des émeutes. Les visions chaotiques du romantisme noir de Morrison sont le miroir de l'oeuvre d'un marquis de Sade, d'un T. S. Eliot ou d'un Lovecraft. 

Cette fureur littéraire va nourrir ses excès entraînant des condamnations et son éloignement mental par rapport au groupe The Doors. La fin du parcours est troublante. Elle se joue à Paris le 03 juillet 1971 dans un appartement (plutôt dans les toilettes d'une boîte de nuit selon certains témoignages).  Aucune autopsie n'ayant été ordonnée, seule la version de sa compagne Pamela Courson attestant une crise cardiaque sera étonnamment retenue.


"It hurts to set you free

But you'll never follow me

The end of laughter and soft lies

The end of nights we tried to die

This is the end"

The Doors "The Doors" Elektra 1967


Cela me peine de te laisser partir

Mais tu ne me suivras jamais

La fin du rire et des doux mensonges

La fin des nuits où nous avons voulu mourir

Voici la fin 








Bibliographie