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Le minimalisme en musique, une petite excursion !

Une actualité de Vincent D.
Publié le 10/03/2023
Officiellement, la musique minimaliste est apparue au début des années 1960. Elle est bien sûr considérée comme une branche de la musique classique moderne développée à New York par des compositeurs tels que Steve Reich, Philip Glass, et Terry Riley. Mais on peut aussi la situer dans un contre-mouvement, celui d'une réaction aux compositions complexes caractérisées par le hasard et le sérialisme qui se développent largement en Europe (Ecole de Darmstadt) dans les années 50.
En revanche si le minimalisme américain apparaît alors comme une réponse, les expériences sonores d'un La Monte Young, le "sentiment hebraïque" du travail vocal d'un Steve Reich (Tehillim) ou les influences indiennes si souvent présentes dans les opéras de Philip Glass (Satyagraha), définissent de nouveaux critères basés sur des quêtes spirituelles englobant des emprunts aux musiques du monde que l'on ne trouvait pas particulièrement dans les travaux des grands compositeurs européens, plus axés sur les mathématiques et les dissonances.

Le courant minimaliste n'appartient pas uniquement à la musique classique, on le trouve dans la musique électronique (La Dub Techno de Moritz Von Oswald, les rythmes sonores d'un Plastikman), dans les nappes synthétiques d'un Brian Eno ou dans les effrayants accords du chantre de la musique "Drone" le bien nommé groupe SunnO))) (marque d'amplis plutôt puissants).

Et n'oublions pas qu'une des premières pièces minimales qui a vraiment été écrite, nous la devons au fantasque Erik Satie qui en 1893 se permet d'écrire un simple motif qui doit être joué 840 fois de suite. L'oeuvre se nomme "Vexations" et sera jouée pour la première fois en 1963 à New-York par plusieurs pianistes courageux (John Cage et John Cale notamment) qui se relaieront pendant dix huit heures.

Quelques décennies plus tard, le mouvement minimaliste est devenu populaire à travers le monde. Ses chefs-d'oeuvre sont joués régulièrement. Le "In C" de Terry Riley, "Music for 18 musicians" de Steve Reich, les nombreuses réalisations de Philip Glass dans le monde du cinéma (The Hours, Koyaanisqatsi, Mishima..), les opéras de John Adams "Nixon in China".
La musique techno continue à explorer à l'infini la complexité des décalages rythmiques pendant que le Post Rock se tourmente dans une mathématique froide qui fait penser à ce courant new yorkais de la fin des années 70 sous influence minimaliste qu'était la No Wave (DNA, Mars, lydia Lunch).









Bibliographie