Le bushido est un thème à part entière dans le manga. Documenté par des siècles d’histoire nationale, c’est une source d’inspiration presque inépuisable à exploiter pour les mangaka. Grâce à des histoires qu’ils peuvent faire briller dans le monde entier grâce au support qu’est le manga, la figure du samouraï et de son code d’honneur ne cesse de fasciner et de susciter des grandes admirations à travers le monde.

Dans la littérature et la philosophie du Japon médiéval, on distingue deux types de samouraï. Le premier samouraï est le guerrier érudit et homme de lettre, qui régente son territoire en tant que détenteur de la force légitime et dont l’autorité est marquée par des symboles, comme le sabre et le chon’mage (chignon). Ce samouraï est fidèle au shogun, chef militaire qui règne sur le pays, mais aussi à son école de sabre et à ses maîtres. On retrouve ce genre de samouraï dans des œuvres telles que Mibu Gishi-Den (Kan'ichirô Yoshimura), Valhalian (Matsubara Toshimitsu), Blue Wolves (Yasuda Tsuyoshi) , ou encore Elusive Samurai (Matsui Yûsei). 

Le deuxième type de samouraï est celui qui passionne le plus, car il sort du cadre : il s’agit du rônin, autrement dit le samouraï sans maître. C’est celui qui choisit sa “voie”, parfois en contradiction avec le code d’honneur des guerriers, reniant ses allégeances et laissant derrière lui ses obligations guerrières et politiques. Il poursuit son propre but et mène généralement une vie solitaire, préférant la vie précieuse et éphémère à l’honneur dans la mort. C’est cette dernière figure qui a inspiré le roman La pierre et le sabre (Eiji Yoshikawa), œuvre romancée de la vie de Musashi Miyamoto, le rônin et bretteur le plus célèbre de l’histoire du japon. On retrouve son histoire dans le manga culte Vagabond (Takehiko Inoue). Le rônin est aussi la figure centrale de mangas comme Lone Wolf Cub (KOJIMA Gôseki), Samurai Deeper Kyo (Akimine Kamijō), Chiruran (HASHIMOTO Eiji), et bien sûr Kenshin le Vagabond.