Chargement...
Chargement...

Mollat Vox 45

Publié le 30/04/2010
Les libraires sont de retour avec leurs coups de cœur sonores. Montez le son !




Mon voisin le Kappa, volume 1
de Shigeru Mizuki (Cornélius) présenté par Sarah Vuillermoz

Le kappa est un yokaï assez dangereux qui vit dans l'eau. Il a un crâne creux rempli d'eau, ce qui lui confère des pouvoirs magiques. Selon la légende, les kappas attiraient les jeunes filles et les enfants pour les violer et les tuer. Sampéï, un petit garçon qui vit à la campagne, leur ressemble étrangement. Un jour, les kappas le prennent pour un des leurs et l'entraînent dans leur monde.



Les grandes heures de Solesmes : 1010-2010, mille ans d'aventure monastique de Nathalie Duplan et Valérie Raulin (Presses de le Renaissance) présenté par Arnaud De Gail

Au soir de sa vie, frère Gabriel, Marseillais dans l'âme et le verbe, écrit à son frère Paul qui n'est jamais venu le voir au monastère. À travers ses confidences, il nous fait pénétrer dans la longue histoire de Solesmes, dévoilant les heures fastes, glorieuses ou sombres de la congrégation bénédictine. Condamnée à disparaître au lendemain de la Révolution française, elle renaît au XIXe siècle sous l'impulsion de dom Guéranger, ressuscitant l'ordre de saint Benoît en France et renouvelant profondément la liturgie. L'abbaye de Solesmes connaît un rayonnement international et fonde de nombreuses abbayes dans le monde entier, de nos jours encore.
Alerte, mêlant la grande histoire à la vie quotidienne des moines, cet ouvrage se lit comme un roman et plonge le lecteur dans mille ans d'épopée monastique.



Méto, Volume 3 - Le monde d'Yves Grevet (Syros Jeunesse) présenté par Mélanie Lafrenière

De retour à la maison, Méto doit se faire une raison. Considéré aux yeux de tous comme un traître, il est seul... Par chance, il parvient à entrer dans une grande demeure tenue secrète, un lieu réservé aux membres du groupe E, une élite chargée d'effectuer des missions sur le continent, loin de l'île...



Ablutions : notes pour un roman de Patrick DeWitt (Actes Sud) présenté par Fleur Aldebert

Depuis le comptoir d'un bar glauque de Los Angeles s'élève la voix, anonyme, de celui qu'on paie en ces lieux pour déverser nuit après nuit des fleuves d'alcool dans les verres que tendent vers lui les pochards, camés, prostituées, dealers et amateurs de combines dangereuses et illégales en tous genres, venus affaler sur un tabouret le corps déglingué qui abrite leur misère comme leurs espoirs ou les rêves baroques et téméraires dont ils réenchantent sans fin leur voyage au bout de la nuit.
Présentés comme une série de notes pour un roman à venir que rédige un barman au moins aussi allumé que ses hallucinants clients, les chapitres se succèdent au rythme, effréné, où l'alcool et la cocaïne se consomment dans de tels parages. D'emblée inclus dans cette spirale toxique, le lecteur partage bientôt les vertiges du narrateur-barman s'imbibant à son comptoir des fictions de sa propre vie...
Loin de succomber, pourtant, à l'égarement dont il semble être la proie, jamais ce spectateur prétendument innocent de la violence du monde et amateur de mystérieuses pilules blanches dont il agrémente ses nombreux whiskys quotidiens ne parvient à l'état d'anesthésie auquel il aspire. Et, aussi monstrueux et éperdus que paraissent ces réfugiés de la nuit, c'est toujours avec une tendresse certaine que son regard les fait surgir, par-delà leur déchéance et leurs défaillances, dans leur humanité profonde.
Servies par une écriture somptueuse, ces "ablutions" en forme de descente aux enfers constituent, sur le thème de la marginalité dans tous ses états, une variation brillante et originale dans laquelle le génie dionysiaque de l'affabulation investit une réalité dont l'écrivain a pu prendre toute la mesure pendant les six années qu'il a lui-même passées dans les fonctions exercées par son narrateur...



Américain, Américain d'Hubert Prolongeau (J'ai Lu) présenté par Véronique Durand

« J'ai cru en beaucoup de choses, et plutôt fait le bien. Elia a été un salaud. Je suis resté stérile. Il a puisé dans son infamie de quoi nourrir une des plus belles oeuvres de son époque. Lequel d'entre nous a été le plus homme ? »
Cinéaste de génie, Elia Kazan a aussi dénoncé certains de ses amis communistes à la Commission des activités anti-américaines du sénateur McCarthy. Dans cet acte indéfendable, il a puisé la matière de ses plus grands films. L'abjection peut-elle nourrir le talent ? Fabuleuse promenade dans le passé et reconstitution méticuleuse du Hollywood de l'époque, ce roman, qui met en parallèle le destin de Kazan et celui d'un personnage fictif, homme « bien » mais cinéaste médiocre, est une poignante interrogation sur l'injustice du génie.



La mort au crépuscule de William Gay (Ed. du Masque) présenté par Olivier Pène

Kenneth Tyler, 17 ans, court pour sa vie dans la forêt maléfique du Harrikin. Franchit des ravines profondes sous la pluie et affronte l'obscurité terrifiante peuplée de fermes abandonnées, d'étranges sorcières et des silhouettes rouillées de machines agricoles à l'abandon. Au fond de sa poche, des photos qui témoignent de la fantaisie perverse et démente avec laquelle Fenton le croque-mort dispose pour leur dernier séjour les corps qu'on lui confie. À ses trousses, Sutter, le tueur démoniaque chargé par Fenton de récupérer les photos...
Conte gothique noir construit autour d'une course-poursuite hallucinante qui est une véritable épreuve pour les nerfs du lecteur, La Mort au crépuscule évoque à la fois La Nuit du chasseur de Davis Grubb et Hänsel et Gretel de Grimm. C'est aussi un superbe roman d'initiation, où la perte de l'innocence se paie au prix fort.