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MollatVox 42

Publié le 06/03/2010
Les libraires sont de retour avec leurs coups de cœur sonores. Montez le son !
Pascal Brutal - Volume 3, Plus fort que les plus forts de Riad Sattouf (Fluide Glacial), présenté par Loïc Nicolas

Pascal Brutal vit dans un futur proche où Alain Madelin est président de la République et où François Baroin règne sur le monde du jeu. Pascal raconte les secrets de sa genèse, il s'est extrait seul du ventre de sa mère. Son père est un punk à chiens, sa mère aime faire la fête. Fauve d'or, prix du meilleur album 2010 (Festival d'Angoulême).


Chinoises de Xinran (Picquier), présenté par Anne Grimaldi

Un dicton chinois prétend que «dans chaque famille il y a un livre qu'il vaut mieux ne pas lire à haute voix». Une femme a rompu le silence. Durant huit années, de 1989 à 1997, Xinran a présenté chaque nuit à la radio chinoise une émission au cours de laquelle elle invitait les femmes à parler d'elles-mêmes, sans tabou. Elle a rencontré des centaines d'entre elles. Avec compassion elle les a écoutées se raconter et lui confier leurs secrets enfouis au plus profond d'elles-mêmes.
Épouses de hauts dirigeants du Parti ou paysannes du fin fond de la Chine, elles disent leurs souffrances incroyables : mariages forcés, viols, familles décimées, pauvreté ou folie... Mais elles parlent aussi d'amour. Elles disent aussi comment, en dépit des épreuves, en dépit du chaos politique, elles chérissent et nourrissent ce qui leur reste. Un livre bouleversant !


Noire lagune de Charlotte Bousquet (Gulf Stream), présenté par Adeline Macera

Venise, décembre 1579. Le corps sans vie d'un imprimeur est retrouvé derrière un étal de marché, tordu dans une affreuse posture, une salive noirâtre aux commissures des lèvres. Ce n'est que le premier cadavre aux lèvres noircies, la peste est de retour en ville. Peste ou complot ? Seule Flora, une jeune courtisane, entrevoit la vérité.


Quai des enfers d'Ingrid Astier (Gallimard), présenté par Karine Gilabert

Paris, l'hiver. Noël s'approche avec l'évidence d'un spectre. Au cœur de la nuit, une barque glisse sur la Seine, découverte par la Brigade fluviale à l'escale du quai des Orfèvres. À l'intérieur, un cadavre de femme, sans identité. Sur elle, la carte de visite d'un parfumeur réputé. Une première dans l'histoire de la Brigade criminelle, qui prend en main l'enquête, Jo Desprez en tête. Mais quel esprit malade peut s'en prendre à la Seine ? Qui peut vouloir lacérer ce romantisme universel ? Exit les bateaux-mouches et les promenades. Le tueur sème la psychose : celle des naufrages sanglants. Désormais, son ombre ne quittera plus le fleuve. S'amorce alors une longue descente funèbre qui délivre des secrets à tiroirs. Jusqu'à la nuit, la nuit totale, celle où se cache le meurtrier. Pour le trouver, nul ne devra redouter les plongées. À chacun d'affronter ses noyades.


Le Sauvage de David Almond illustré par Dave McKean (Gallimard-Jeunesse), présenté par Céline Constantin

A la mort de son père, Blue se met à écrire sur un carnet pour exprimer son chagrin avec ses mots à lui. Il imagine alors un personnage, celui d'un jeune garçon qui vit dans le bois voisin et rôde aux alentours. Un être effrayant, qui ne parle pas, le sauvage. Blue s'invente une histoire si vraie qu'elle commence à se confondre avec la réalité...


La Mer Noire de David Davrichewy (S. Wespieser), présenté par Fleur Aldebert

La mer noire. En ce jour d'anniversaire, la première pensée de Tamouna est pour Tamaz. Cet homme, qu'elle a rencontré l'été de ses quinze ans à Batoumi et qu'au fil des années elle n'a cessé d'attendre, s'est annoncé à la fête qui se prépare. Dans un demi-sommeil, la vieille dame se souvient de leurs amours timides et éblouies, très vite interrompues par le départ précipité de la famille, contrainte de fuir devant les bolcheviques. Tout aussi brutalement que de ses grands-parents et de son univers, la jeune fille a été coupée de son amour de jeunesse. Sa vie peu à peu s'est construite à Paris, parmi la communauté des exilés géorgiens. Quand Tamaz finit par reparaître, alors que les frontières du pays natal sont hermétiquement closes, leurs vies se sont dessinées autrement... La longue journée pendant laquelle se déroule le roman est comme une métaphore de la vie de Tamouna : entourée des siens, de cette famille géorgienne qui a su garder vivaces les traditions et perpétuer un bonheur de vivre qui aurait dû être immuable, elle laisse libre cours à ses souvenirs. Dans une narration habilement tissée, l'image de la doyenne qu'elle est devenue se superpose à celle de la jeune fille exilée. Et c'est toute la force de ce roman que de peindre avec une remarquable élégance et sans le moindre pathos le portrait d'une femme toujours habitée par la joie et le désir malgré les deuils et les déchirements de l'histoire.

Bibliographie