Souvent appelé le petit Nobel, ce prix, décerné tous les deux ans, est une consécration internationale qui l’a reconnue parmi trente-six illustrateurs du monde entier. 

Selon les jurés “Albertine crée des livres aux multiples niveaux d’interprétation aussi bien en tant qu’illustratrice qu’en tant qu’autrice”. 

Albertine est reconnaissable entre tous grâce à son trait fin, si expressif, en couleur ou en noir et blanc. Un vrai souci du détail, une expressivité hors norme. Humour ou sensibilité, elle sait tout exprimer, ayant la faculté de nous faire passer du rire aux larmes en un coup de crayon. Elle croque les gens dans leur normalité, leurs défauts, leur humour, leurs faiblesses et leur sensibilité. Des messages, bien-sûr, à chaque album, mais délicats, à portée de celui qui les lit, qui résonnent selon la sensibilité et la maturité du lecteur. 

Elle oeuvre parfois seule mais a beaucoup travaillé avec Sylvie Neeman et surtout Germano Zullo, son mari depuis 30 ans. Ces deux-là savent transmettre l’émotion, quelle qu’elle soit. Enfants ou adultes, difficile de ne pas succomber à cette oeuvre merveilleuse et très différente d’un titre à l’autre. Leur complicité à la ville se retrouve dans leurs livres, une (fausse) simplicité dans les mots qui répondent à un trait parfois énergique, doux ou carrément foufou. Difficile de hiérarchiser l’oeuvre pléthorique d’Albertine, foisonnante et originale.
On vous livre ici nos cinq favoris :

- Mon tout-petit : La relation mère-fils dans toute sa splendeur. Magnifique ! 

- Les oiseaux : L’histoire d’une rencontre, de la liberté, des petits riens qui mènent au bonheur

- Déguisé : Tout son talent d’illustratrice dans un univers loufoque et rigolo

- Les gratte-ciel : Un regard étonnant sur la folie des grandeurs qui peut parfois atteindre les hommes

- A la mer : Un des titres de cette série d’imagiers foisonnants de détails et d’humour

Lisez donc ces pépites et je vous défie de pas ressentir quelque chose remuer au fond de vous. Ce sera peut-être un frémissement des lèvres, une moue amusée, un larme qui monte ou un profond sentiment de bien-être. Essayez, vous verrez…

Notons que Jacqueline Woodson a, quant à elle, obtenu le prix Andersen pour l’écriture. Mon bel amour… ma déchirure, malheureusement plus disponible en France pour l’instant nous avait tant fait vibrer.