Partant de l'hypothèse que le travail, défini comme activité humaine rémunérée, comporte de nouveaux dangers pour la sauvegarde de l'intégrité des personnes, les auteurs montrent que l'identification de ces risques suscite une action juridique pour protéger les intérêts fondamentaux de l'être humain au travail et nécessite une modernisation du cadre contractuel de la relation de travail. ©Electre 2025

Le droit à l'épanouissement de l'être humain au travail : Métamorphoses du droit social

C'est « la crise » et nous parlons de l'épanouissement de l'être humain au travail... Paradoxe ?

Notre hypothèse de recherche : les mutations sociales actuelles provoquées par les bouleversements économiques, financiers et technologiques évacuent progressivement l'être humain du centre des préoccupations.

Discriminations et leurs terribles conséquences, course haletante à une formation trop contingente, altérations de la santé, flexibilités temporelles et conventionnelles accentuées, modifications importantes de la nature des obligations contractuelles : les conditions de travail comportent de nouveaux dangers pour la sauvegarde de l'intégrité des personnes.

Nous sommes en présence de dangereux phénomènes d'accélération. Une accélération démographique, une accélération de production de richesses et de leur répartition inéquitable, une accélération de la reproduction, qui semble infinie, de l'argent par et pour lui-même ! La force et les effets conjugués de tels phénomènes sont extrêmement inquiétants.

Notre ébauche d'étude des métamorphoses du droit social contemporain est une recherche fondamentale en ce qu'elle contient une constante interrogation sur le sens et les perspectives d'évolution des normes ; elle est une recherche appliquée en ce qu'elle concerne directement les personnes entrant dans le champ d'action du droit du travail.

Nous avons découvert que « l'épanouissement de l'être humain au travail » est une valeur émancipatrice qui peut naître dans une société démocratique, pluraliste et laïque, parallèlement au déficit d'humanité. Nous proposons une formulation du concept d'épanouissement qui précise, en une liberté et un droit subjectif, la double portée de cette valeur en droit social. Un constat majeur à souligner : il existe un certains nombre de conditions objectives permettant à tout être humain de s'épanouir au travail en développant ses capacités humaines.

Au terme de notre réflexion nous émettons aussi une autre hypothèse : l'épanouissement de chaque membre de la collectivité constitue le facteur principal du développement de celle-ci.

Les projets liés à l'épanouissement des personnes, dans la perspective de leur participation à l'organisation de la vie sociale, économique ou politique - dans des conditions de paix, de répartition équitable des richesses et de respect des droits et libertés fondamentales - offrent les alternatives les plus aptes à recueillir l'adhésion des êtres humains de toutes tendances et de toutes origines.