Inventaire des innombrables maux qui en Lorraine affligeaient ceux qui consultaient les guérisseurs pour essayer de connaître le résultat des divers traitements, prières, incantations, rites ou breuvages. ©Electre 2024

Depuis la nuit des temps, l'homme, faible et vulnérable, s'est employé à obtenir soulagement et réconfort.

Confronté à un environnement hostile, il s'est toujours efforcé de neutraliser, puis de dominer, les forces mystérieuses qui animent la nature.

La maladie, comme d'autres phénomènes obscurs, trouve sa justification dans l'intervention des puissances occultes. Divinités malfaisantes ou bienfaisantes, selon les circonstances, peuvent s'exprimer par l'intermédiaire d'individus privilégiés. Certains de ces élus, plus réceptifs et plus habiles que la moyenne des humains font profession de soulager les maux qui accablent leurs semblables. Se prétendant nantis de pouvoirs surnaturels, ils affirment être capables d'inverser les processus morbides, d'écarter la souffrance et la mort.

Psychiquement doués, susceptibles de manipuler et de projeter un ensemble complexe d'énergies spirituelles, leur prestige est grand et ces personnages singuliers, prêtres et magiciens, comptent incontestablement parmi les membres les plus influents de la tribu.

Les guérisseurs seraient-ils des charlatans, de faux médecins, de sombres ignorants, dispensant diagnostics hautement fantaisistes et remèdes extravagants ; leurs fameux secrets ne représentant que fatras stupides ou thérapeutiques officiellement périmées ?

Peuvent-ils être crédités de réussites médicales incontestables et dûment vérifiées, comme le soutiennent leurs partisans ?

Nous récusons dans ces pages toutes formes de polémique à propos de l'efficacité de l'art des guérisseurs. Sans mettre en cause l'objectivité des faits, nous devons ici énoncer des concepts, non des réalités biologiques, chimiques ou médicales qui dépassent notre compétence.

Il apparaît totalement futile d'ergoter longuement sur des textes anciens ou sur des traditions orales, souvent partiels, parfois confus, retirés de leur contexte, afin de poser un diagnostic approximatif sur les innombrables maux qui affligeaient les égrotants consultants les guérisseurs et de tenter de connaître ainsi le résultat d'un traitement, d'une manipulation ou d'un breuvage.