Et si le droit n’était pas qu’une affaire de juristes, mais une clé pour comprendre ce que nous sommes ?
Avec Homo juridicus, Alain Supiot nous rappelle avec brio que le droit n’est pas une mécanique froide réservée aux spécialistes, mais un langage profondément humain, qui structure nos vies autant que le mythe ou la religion. En contrepoint à la figure réductrice de l’homo economicus, il propose celle de l’homo juridicus, un être qui se définit par ses responsabilités, ses dettes, ses engagements et la manière dont il est reconnu par la loi. Ce livre est une invitation à regarder autrement ce qui nous relie : les règles, les interdits, les obligations ne sont pas des carcans, mais des fondations de notre liberté commune.
On lit Supiot comme on entre dans une conversation savante et passionnée, nourrie d’anthropologie, de philosophie et d’histoire, mais toujours ancrée dans les enjeux brûlants de notre temps. Sa critique du néolibéralisme et de la réduction de l’homme à un simple producteur-consommateur résonne avec force aujourd’hui. C’est un texte exigeant mais très éclairant, qui redonne toute sa profondeur au droit et à ce qu’il dit de nous, à la fois comme individus et comme membres d’une communauté.