Le parcours intellectuel de l'écrivain, dramaturge et poète espagnol (1866-1936). Rénovateur du langage théâtral dans les années 1920, l'oeuvre abondante et complexe de Ramon Maria del Valle-Inclan se caractérise par une écriture exigeante, un attachement aux avant-gardes et une critique des moeurs de son temps. ©Electre 2024

Ramón del Valle-Inclán
(1866-1936)

Méconnu du public français, Ramón del Valle-Inclán fait, en Espagne, l'objet d'une reconnaissance toujours plus approfondie le plaçant au panthéon des lettres hispaniques. Rénovateur des formes dramaturgiques et du langage théâtral dans les années vingt, à l'instar d'un Brecht ou d'un Pirandello, Valle-Inclán fut aussi un grand prosateur et un poète en quête de spiritualité. Passionné de politique, il se livra également à une critique impitoyable de la vie de son temps.

Ce « Qui suis-je ? » Valle-Inclán retrace le parcours intellectuel d'un artiste hors norme et présente les multiples facettes d'une oeuvre abondante, complexe et en constante évolution. Ancrée dans une terre ancestrale, riche en légendes, la Galice, mais aussi dans le Madrid 1900 et celui des années vingt et trente, à la veille de la guerre civile, sans oublier l'Amérique de l'ancien empire colonial et ses tyrans d'opérette (Tirano Banderas, 1926), cette oeuvre se signale par une écriture exigeante, traversée de préoccupations avant-gardistes. Des Sonates, quatre courts récits poétiques, à La Guerre carliste, trilogie romanesque, des Comédies barbares, trilogie dramatique galicienne, à Lumières de bohème, pièce madrilène qui fonde l'esthétique propre de Valle-Inclán, sans oublier Carnaval de Mars, satire d'une armée caricaturale, l'éventail de la création valleinclanesque ne cesse de déployer les aspects foisonnants d'une vision magistrale à (re)découvrir. Elle culmine avec l'entreprise de L'Arène ibérique, trilogie romanesque inachevée, synthèse de la réflexion esthétique, historique et idéologique de l'écrivain.

« Aimons la tradition, mais dans son essence, et en tâchant de la déchiffrer comme une énigme qui conserve le secret de l'Avenir. »

« Concevoir la vie et son expression esthétique dans le mouvement et tout ce qui change sans cesse, tout ce qui se délite et passe dans une fuite d'instants, c'est la concevoir selon l'absurde satanique. » (La lámpara maravillosa.)