Un coup de coeur de Mollat
Son premier constat est édifiant mais malheureusement sans surprise : les disparités entre le Nord et le Sud sont grandissantes, et aucune réelles mesures ne sont prises pour le moment par les grandes puissances.
Le problème majeur provient, selon Chomsky, de l'exceptionnalisme américain. Les États-Unis règnent en maîtres du monde, leur puissance et leur système ne sont nullement remis en cause par les autres puissances, ce qui leur laisse le champ libre sur l'organisation du monde. Des guerres aux allures de fiasco, en Irak ou en Afghanistan par exemple, en passant par une critique de la gestion de la crise économique, tout en revenant sur le tournant marqué par l'élection de Barack Obama, Noam Chomsky nous fait part d'un bilan en demi-teinte.
Le livre dévoile tout de même une note d'espoir, qui repose sur l'émergence de nouvelles puissances, provenant principalement des pays d'Amérique latine. Certains de ces pays tentent en effet de maintenir des États démocratiques, luttant contre des tentatives de coups d'état totalitaire de groupuscules souvent soutenus par les États-Unis (ils garderaient ainsi main mise sur les armes, l'économie…). Ils proposent également une nouvelle politique, moins néo-libérale, davantage basée sur les échanges locaux, la solidarité entre les États…
Un long chemin reste encore à parcourir, il faudrait, pour que le monde tourne mieux, que les pays occidentaux apprennent à regarder ce qui se passe chez leur voisins du Sud avant de vouloir à tout prix imposer leur vision des choses.