Un coup de coeur de Karine G.
Qu'on se rassure, ce nouvel opus a fait l'unanimité des dames en noir du rayon Polar.
Dès la page 27, on a l'explication du titre intrigant, car la recluse (et même, recluse violoniste!) est une allusion à une araignée timide, d'où son nom, dont la morsure, rare, n'est pas mortelle... Or, justement, c'est à propos de la recluse que notre commissaire va instiller le doute dans ses troupes, se fiant comme à son habitude à l'intuition de sa tête remplie de bulles gazeuses : on retrouve alors avec un plaisir délectable les personnages improbables et terriblement attachants de la Brigade qui font l'univers si singulier et poétique de l'auteur, chacun y allant de son petit grain de folie ; Mercadet, hypersomniaque, qui s'endort d'un coup, Estalère, dyslexique, mais qui connaît les goûts de tous en matière de café, Froissy, génie de l'informatique qui remplit son placard de provisions par peur de manquer (il va lui arriver des malheurs, chut...), Danglard l'érudit mordu de citations (les relations avec son supérieur sont ici très orageuses !), Voysenet l'ichtyologue (on n'oubliera pas de sitôt l'épisode de la murène ! ), Retancourt, solide comme un roc), sans oublier bien sûr le chat (mascotte de la brigade qui squatte la photocopieuse), etc...
On n'en dira pas plus ici – raconter une énigme vargassienne dans ses détails est mission impossible – le bonheur de la lecture résidant précisément dans les méandres de la résolution – mais sachez que votre libraire se l'est dégusté, savouré, comme une friandise !