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One + one + : Marcel Berlanger-Evariste Richer : exposition, Abattoirs de Bomel, Centre culturel de Namur, du 22.02 au 25.03.2017


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Résumé

Confrontation et dialogue entre les deux oeuvres initiatrices de l'exposition : Salix Alba "Tristis" de M. Berlanger et Avalanche d'E. Richer. Elles utilisent l'espace, les vides et les pleins du paysage. ©Electre 2024

One + One, c'est d'abord un film réalisé par Jean-Luc Godard en 1968. C'est Jean-Luc Godard + les Rolling Stones, qui répètent « Sympathy for the Devil ». Le + s'y offre à toutes les lectures : avec, contre, choc, précipitation (au sens chimique du mot), entrelacs, duo... Toutes sauf le parallèle ou, pire, l'identité.

Idem pour cette rencontre Berlanger / Richer. C'est Berlanger sur l'échelle de Rich(t)er, ou inversement. Elle s'est inaugurée à partir de deux oeuvres : Le Saule, peinture de Marcel Berlanger, Avalanche, installation d'Evariste Richer, au travers desquelles s'est concrètement nouée entre eux la conversation que j'ai initiée.

Leur langue commune : l'espace, dont l'un et l'autre, avec leurs moyens propres, déjouent subtilement la mesure. L'infiniment grand ou petit où celle-ci s'irréalise, la trame avec ses vides et ses pleins, le paysage et ses fulgurances. Et ces objets nouveaux que nous révèle la science et qui remanient chaque jour un peu plus ce que nous pouvons imaginer du réel.

Tous deux appartiennent à la même génération. à la charnière de deux siècles. Exit celui de l'art qualifié de moderne, place à celui de l'art contemporain. Mais contemporain de quoi ? Sans doute d'abord d'un aveuglement, paradoxal, né de la multiplication invasive et exponentielle des techniques de l'image. À quoi Evariste Richer et Marcel Berlanger, chacun à leur manière, opposent des expériences qui restituent une voie au regard, à l'exercice du regard.

Pour Evariste Richer, il s'agit toujours d'introduire dans le champ du visible un écart, un aléa, une variation, une incertitude - celle que condense la figure du dé, ou qui se déploie dans les phénomènes météorologiques. C'est un virtuose du décalage, comme il se voit à ses subversions subtiles de l'étalon par excellence de la mesure : le mètre.

Face aux tableaux de Marcel Berlanger, le regard est sollicité d'une manière directement sensitive à travers l'effet physique de vibration que produit son emploi de la fibre de verre pour support, de même que par l'usage de la bombe ou encore par les trous-pas du tout métaphoriques - forcés dans la représentation. Mais l'expérience du regardeur confine au vertige quand il est appelé à se mesurer, littéralement là aussi, à la série de ses optotypes subvertis en tableaux et animés d'un souffle mallarméen.

La réunion de ces deux artistes a tout, elle aussi, d'une expérience. Elle sera propice, tel est mon pari, à rendre sensible ce dont témoignent ces deux oeuvres plastiques d'une exceptionnelle cohérence. Soit d'un effort de pensée qui ne pouvait emprunter d'autres chemins.


One + One is the title of a 1968 film directed by Jean-Luc Godard. Equating the French filmmaker with The Rolling Stones rehearsing « Sympathy for the Devil », the plus sign may stand for almost anything: association, opposition, shock, precipitation (in the chemical sense of the term), interlacing, duet... almost anything except for parallel, or, worse, identity.

The same goes for this encounter between Berlanger and Richer. Here, Berlanger is on the Rich(t)er scale, and conversely. As a starting point there were two works: Marcel Berlanger's painting Le Saule, and Evariste Richer's installation Avalanche. Together, they offer a concrete realisation to the conversation I have initiated.

Space is their common language. Each in its own way cleverly disrupts all sense of measure: the infinitely large or the infinitely small scales leading to its cancellation; the empty and full spaces of the frame; landscape and its dazzling intensity. As well as the novel objects revealed by science everyday, increasingly reshaping our conceptions of reality.

Both artists belong to the same generation, at the turn of two centuries: the end of what was labelled modern art, giving way to contemporary art. But contemporaneous with what ? In the first place, and unquestionably, with a form of paradoxical blinding that emerged from the invasive, exponential multiplication of imaging techniques. Each in his own way, Evariste Richer and Marcel Berlanger resist to this phenomenon by creating experiences that restore a path toward seeing, and the act of seeing.

Evariste Richer always seeks to insert gaps, contingencies, variations, and uncertainties in the visible field - an approach condensed in the figure of the dice, or developed through the means of meteorological phenomena. He is a master of discordance, as can be seen in his subtle undermining of the standard par excellence of measurement: the metre.

Marcel Berlanger's paintings elicit the gaze of the viewer in a directly sensory manner, through the physical effect of the vibration produced by his use of fibreglass as a support, of spray paint, as well as by the (resolutely non-metaphorical) holes imposed on the representation. However, the viewer's experience borders on vertigo when s/he is expected to confront - once again literally - his series of optotypes subverted as paintings, animated by a Mallarmean spirit.

The association of these two artists is also in itself a thorough experience (...) confident it will contribute to (...) exceptionally coher(...) an effort of thought (...) a different path.

Fiche Technique

Paru le : 03/03/2017

Thématique : Généralités Histoire de l’Art Art du XXème siècle

Auteur(s) : Non précisé.

Éditeur(s) : La Houle

Collection(s) : One+ one+

Contributeur(s) : Auteur du texte : Yves Depelsenaire

Série(s) : Non précisé.

ISBN : 978-2-930733-12-8

EAN13 : 9782930733128

Reliure : Broché sous étui

Hauteur: 24.0 cm / Largeur 16.0 cm


Épaisseur: 1.0 cm

Poids: 110 g