Un coup de coeur de Mollat
Certains d'entre vous se rappellent peut-être du -pas mal du tout- "Basquiat" de Julian Schnabel, film indé plutôt cool, un Jean-Michel incarné avec flegme et charisme par Jeffrey Wright (le copain de Bill Murray fan de jazz éthiopien dans Broken Flowers de Jarmush ou plus récemment, dans la série WestWorld).
Le Basquiat de Ducrozet rejoint le Basquiat de Jeffrey Wright, un patchwork de (dans le désordre) :
douceur / génie / égoïsme / beauté / tendresse /paranoïa / ambition / colère / talent inouï.
Celui de Ducrozet est d'avoir proposé un portrait fractionné, télescopique, un portrait où Basquiat est tout et son contraire dans le même paragraphe, insaisissable, grandiose, magnifique. Les mots coulent, affleurent, s'arrêtent, syncopent comme une impro de jazz, on a envie de hurler : c'est ça, CA, cette façon d'écrire quelqu'un qui peut être une vérité.
Eroïca (titre donné en référence à la symphonie de Beethoven que Basquiat aimait à écouter) capture Jean-Michel au tout début de son succès, la rencontre avec la galeriste Anina Nosei qui lui permet de peindre dans la sous-sol de la galerie et le lancera sur le marché, puis les expositions, les mondanités, la création, les interviews, les filles, les amis, Keith Haring, Madonna, Andy Warhol.
L'homme est passionnant, l'oeuvre d'une puissance rare, et le roman d'une beauté folle !
Bon à savoir : une Expo à la Fondation Louis Vuitton lui sera consacrée à partir du 3 Octobre, qui sera un événement de la rentrée !