Un coup de coeur de Sophie D.
Le secret de l'instruction est trop souvent bafoué, souvent étalé dans la presse, à la radio, à la télé. Si on entend parler du secret de l'instruction, c'est souvent pour en regretter sa disparition. La relation entre les médias et la justice a des allures de "je t'aime moi non plus".
Peu de journalistes spécialisés s'en cachent, la couverture d'un procès est rarement neutre. Orienté ou non, le travail du journaliste influe nécessairement sur les débats, ne serait-ce que par la mise en scène et l'analyse spectacle. La chronique judiciaire est souvent axée sur la caricature ou des qualificatifs à l'emporte-pièce ou des gros titres au détriment de la présomption d'innocence. Certaines affaires ont démontré que les médias sont souvent prêts à abandonner toute objectivité dans l'espoir d'un titre à sensation, pour vendre du papier.
Le droit à l'information, le besoin de transparence posent-ils problème au fonctionnement de la justice ? La presse se fait-elle juge ? Qui instrumentalise qui de la justice ou du journaliste ? Les journalistes font-ils du mal à la justice ?
A partir d'affaires Kerviel, Sauvage, Merah, Tron Fillon et Barbarin, Madame Dufour décortique, analyse les rapports entre les médias et la Justice, entre valeurs, immédiateté, manichéisme, émotion, spectaculaire et populisme.