Un coup de coeur de Anthony G.
Sans surprise, l’industrialisation, l’urbanisation et la pollution vont être pointées du doigt. Commence alors la guerre contre la poussière, les crachats, les planchers, les routes, l’eau non traitée, les vêtements, les billets, les mouches… En somme, commence l’hygiénisation de la société. C’est alors que sont imaginés et inventés, entre autres : les crachoirs, les mouchoirs, le goudron, le lave-vaisselle, l’aspirateur, la poubelle, les water-closet… Tout le paradoxe est là : l’industrialisation et ce qu’on appelle sommairement le progrès sont à l’origine de la pollution microbienne en même temps qu’ils permettent d’en trouver et produire les remèdes. Ils sont le poison et l’antidote.
Mais si l’hygiénisme et la lutte contre les maladies ont permis plusieurs victoires au fil des années, n’ont-ils pas engendré, dans le même temps, la pire des défaites, à savoir l’affaiblissement des systèmes immunitaires ? « Ou bien, enfants gâtés d’un éden sanitaire vieux de soixante-dix ans que l’on considérait comme de droit, n’avons-nous pas développé une intolérance aiguë aux malheurs qui formaient jadis l’ordinaire de nos ancêtres ? »
Du reste, ce panorama des batailles remportées face aux microbes et virus des deux siècles qui nous précèdent permet non seulement la remise en perspective mais, aussi, peut-être ce qu’il y a de plus important en cette période anxiogène : l’espérance.