Un coup de coeur de Jérémy Gadras
Le château de Raseborg, de Belmonte, de Lassay, de Lichtenberg, le romantique Niederfalkenstein, la forteresse de Tubre, de Loarre, les remparts d'Arraiolos ou encore la construction de Mussomeli construite et cachée sur/par un rocher, l'impraticable Roccascalegna bâti au sommet d'une falaise...
Autant de lieux et amas de blocs compacts aux formes brutales et invraisemblables qui nous offrent de quoi admirer non plus de complexes constructions de pierres uniformisées, mais également de parcourir une époque fantasmée dont les édifices et inventions architecturales participent de l'imaginaire collectif. Un imaginaire teinté de fantaisie, d'un fabuleux flirtant avec la légende, fait de formes iconiques identifiables passant du donjon aux douves, des tours et tourelles aux remparts et caravansérails spectaculaires, aux créneaux, mâchicoulis, meurtrières, chemin de rondes, herses et ponts levis...
Si hier ces structures et constructions paraissaient communes et dépourvues de valeurs esthétiques, elles fascinent aujourd’hui, questionnent et sollicitent l'émerveillement devant ces "bâtisses belles et sinistres", ces "monstres de pierres" immuables, censés invulnérables, infranchissables aux aissaillements et offensives divers.
« ... évoquer par le sortilège de l'image, le destin minéral de ses vestiges. La photographie a partie liée avec les traces. Elle est le temps des fantômes. Les châteaux en sont le lieu »
Frédéric Chaubin.