Un coup de coeur de Léa
Qu’il s’agisse d’une œuvre ou du monde réel, notre idée de la nature nous empêche, le plus souvent, de nous attarder sur les essences de bois, les variétés de fleurs, les plantes ou les êtres qui gravitent concrètement en face de nous. Dans son essai, publié chez Actes Sud, l’historienne de l’art choisit de se questionner sur l'œil qui nous a été légué, ainsi que sur tout l’équipement mental qui lui est associé lorsqu’il regarde, et de défendre, à terme, une « histoire environnementale de l’art ». Pour ce faire et pour nous aider à apprendre, ou réapprendre, à utiliser nos yeux, l’auteure propose de s’attarder conjointement sur deux disciplines, la peinture de paysage occidentale et l’histoire naturelle. Son livre met ainsi en avant les liens complexes et étroits qui existent entre sciences et arts, entre savoirs et sensibilités, en valorisant non seulement le travail d’artistes peintres mais aussi celui de femmes naturalistes, anglaises ou américaines, du XIXe siècle. Elle interroge ainsi la façon dont sa discipline enfouit le vivant sous des significations culturelles et décrypte notre faculté à regarder les choses, laquelle n’est pas innée mais doit sans cesse être cultivée.